Retour en grâce du vaccin contre l'hépatite B
Mots clés : hépatite B, vaccin
Par Pauline Fréour
18/05/2010 | Mise à jour : 21:52 Réaction (24)
Le vaccin contre l'hépatite B nécessite l'injection de trois doses. Chez les enfants, elles ont généralement lieu à deux mois, quatre mois et dix mois. Crédits photo : AFP
De plus en plus de jeunes enfants sont vaccinés contre la maladie. Une progression qui pourrait s'expliquer par l'oubli de la polémique sur les risques imputés dans les années 1990 au vaccin. Mais la France reste encore à la traîne.
Soupçonné à la fin des années 1990 de causer des scléroses en plaque, le vaccin à trois doses contre l'hépatite B avait été mis au ban. La campagne de vaccination dans les écoles avait été stoppée et les parents faisaient preuve d'une réelle réticence à protéger leurs enfants de ce virus qui s'attaque au foie et peut provoquer, dans les cas les plus graves, des cirrhoses ou des cancers du foie.
Mais à la veille de la journée mondiale des hépatites, une étude publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l'Institut de veille sanitaire révèle, les progrès constatés ces dernières années dans la vaccination chez les jeunes enfants. Selon ce document, la couverture vaccinale est passée de 34% en 2004 à 42% en 2007, soit une augmentation de 20%. «Avant 2004, la couverture était à peu près stable autour de 27%», précise au figaro.fr Jean-Paul Guthmann, médecin épidémiologiste à l'INVS, et co-auteur de l'étude.
1300 décès par an
D'autres données, non publiées mais évoquées dans l'étude, laissent par ailleurs augurer une marge de progression importante après la mise sur le marché en mars 2008 d'un vaccin hexavalent permettant de protéger contre six virus à la fois (diphtérie, tétanos, coqueluche, Hib, hépatite virale B et polio). «L'analyse des remboursements de ce vaccin par la Sécurité sociale montre qu'en 2008, 55% des enfants de six mois avaient entamé la vaccination. C'est presque le double de ce que l'on enregistrait en 2004», explique Jean-Paul Guthmann.
Là où la publication d'études scientifiques niant tout lien entre vaccin et sclérose en plaques et les communiqués rassurants de l'Organisation mondiale de la santé n'avaient pas réussi à rassurer le grand public, le temps seul pourrait avoir suffi. Les auteurs de l'étude notent en effet que les enfants des mères les plus jeunes, et donc moins susceptibles d'avoir été marquées par la polémique qui a éclaté dans les années 1990, sont plus souvent vaccinés. En outre, explique le Dr Guthmann, «l'arrivée du vaccin hexavalent, qui permet de protéger contre l'hépatite B en même temps qu'on injecte d'autres vaccins moins polémiques, facilite son acceptation par les familles et même par les médecins», les professions médicales n'ayant pas été épargnées par le doute.
Malgré ces progrès, la France reste néanmoins à la traîne par rapport à ses voisins européens. En Belgique, en Italie ou en Allemagne, qui n'ont pas connu la même polémique autour du vaccin, 85 à 95% des jeunes enfants sont protégés. Pour tenter d'alerter le grand public à cette maladie transmissible par le sang ou les relations sexuelles, les autorités françaises ont lancé l'an dernier un vaste plan de sensibilisation. Mercredi 19 mai, des opérations de dépistage gratuit seront également organisées en France à l'occasion de la Journée mondiale des hépatites. Dans l'Hexagone, 280 000 personnes seraient porteuses de ce virus, responsable de 1 300 dé¬cès par an.
Par Pauline Fréour
Mots clés : hépatite B, vaccin
Par Pauline Fréour
18/05/2010 | Mise à jour : 21:52 Réaction (24)
Le vaccin contre l'hépatite B nécessite l'injection de trois doses. Chez les enfants, elles ont généralement lieu à deux mois, quatre mois et dix mois. Crédits photo : AFP
De plus en plus de jeunes enfants sont vaccinés contre la maladie. Une progression qui pourrait s'expliquer par l'oubli de la polémique sur les risques imputés dans les années 1990 au vaccin. Mais la France reste encore à la traîne.
Soupçonné à la fin des années 1990 de causer des scléroses en plaque, le vaccin à trois doses contre l'hépatite B avait été mis au ban. La campagne de vaccination dans les écoles avait été stoppée et les parents faisaient preuve d'une réelle réticence à protéger leurs enfants de ce virus qui s'attaque au foie et peut provoquer, dans les cas les plus graves, des cirrhoses ou des cancers du foie.
Mais à la veille de la journée mondiale des hépatites, une étude publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l'Institut de veille sanitaire révèle, les progrès constatés ces dernières années dans la vaccination chez les jeunes enfants. Selon ce document, la couverture vaccinale est passée de 34% en 2004 à 42% en 2007, soit une augmentation de 20%. «Avant 2004, la couverture était à peu près stable autour de 27%», précise au figaro.fr Jean-Paul Guthmann, médecin épidémiologiste à l'INVS, et co-auteur de l'étude.
1300 décès par an
D'autres données, non publiées mais évoquées dans l'étude, laissent par ailleurs augurer une marge de progression importante après la mise sur le marché en mars 2008 d'un vaccin hexavalent permettant de protéger contre six virus à la fois (diphtérie, tétanos, coqueluche, Hib, hépatite virale B et polio). «L'analyse des remboursements de ce vaccin par la Sécurité sociale montre qu'en 2008, 55% des enfants de six mois avaient entamé la vaccination. C'est presque le double de ce que l'on enregistrait en 2004», explique Jean-Paul Guthmann.
Là où la publication d'études scientifiques niant tout lien entre vaccin et sclérose en plaques et les communiqués rassurants de l'Organisation mondiale de la santé n'avaient pas réussi à rassurer le grand public, le temps seul pourrait avoir suffi. Les auteurs de l'étude notent en effet que les enfants des mères les plus jeunes, et donc moins susceptibles d'avoir été marquées par la polémique qui a éclaté dans les années 1990, sont plus souvent vaccinés. En outre, explique le Dr Guthmann, «l'arrivée du vaccin hexavalent, qui permet de protéger contre l'hépatite B en même temps qu'on injecte d'autres vaccins moins polémiques, facilite son acceptation par les familles et même par les médecins», les professions médicales n'ayant pas été épargnées par le doute.
Malgré ces progrès, la France reste néanmoins à la traîne par rapport à ses voisins européens. En Belgique, en Italie ou en Allemagne, qui n'ont pas connu la même polémique autour du vaccin, 85 à 95% des jeunes enfants sont protégés. Pour tenter d'alerter le grand public à cette maladie transmissible par le sang ou les relations sexuelles, les autorités françaises ont lancé l'an dernier un vaste plan de sensibilisation. Mercredi 19 mai, des opérations de dépistage gratuit seront également organisées en France à l'occasion de la Journée mondiale des hépatites. Dans l'Hexagone, 280 000 personnes seraient porteuses de ce virus, responsable de 1 300 dé¬cès par an.
Par Pauline Fréour