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Une étude démontre pourquoi certains médicaments contre la douleur deviennent moins efficaces au fil du temps
Des chercheurs de l'Hôpital Sainte-Justine, Université de Montréal ont identifié la façon dont les cellules neurales, tout comme celles ducorps, sont capables de développer une résistance aux médicaments opioïdes contre la douleur, en quelques heures.
Les êtres humains connaissent l'utilité des opioïdes, qui sont souvent récoltés à partir de plants de pavot, depuis des siècles, mais nous nous sommes avons aperçu que nous savons très peu de choses quand à la manière dont ils perdent de leur efficacité dans les heures, les jours et les semaines qui suivent la première dose.
«Notre étude a révélé les mécanismes cellulaires et moléculaires au sein de notre corps, qui nous permettent de développer une résistance à ce médicament, ou ce que les scientifiques appellent la tolérance au médicament," selon le Dr Graciela Pineyro (auteur principal) «Une meilleure compréhension de ces mécanismes nous permettra de concevoir des médicaments qui permettent d'éviter le seuil de tolérance et de produire des réponses plus thérapeutiques. "
L'équipe de recherche a examiné comment les molécules médicamenteuses pouvaient interagir avec des molécules appelées "récepteurs" , qui existent dans chaque cellule de notre corps. Les récepteurs, comme leur nom le suggère, permettent de recevoir des «signaux», (des produits chimiques), qui entrent en contact avec (les récepteurs), et les signaux poussent alors les cellules à réagir de différentes manières. Ils sont tapis sur la paroi cellulaire, et attendent les produits chimiques connus sous le nom de ligands de récepteurs afin d'interagir avec eux.
«Jusqu'à présent, les scientifiques pensaient que les ligands agissaient comme des commutateurs « on-off » pour ces récepteurs, chacun d'eux produisant le même genre d'effet avec des variations dans l'ampleur de la réponse qu'elles suscitaient», a expliqué Pineyro. «Nous savons maintenant que les médicaments qui activent le même récepteur ne produisent pas toujours le même genre d'effets dans le corps, car les récepteurs ne reconnaissent pas toujours les médicaments de la même manière. Les récepteurs permettent de configurer différentes drogues en signaux spécifiques qui auront des effets différents sur le corps. "
Pineyro a essayé de taquiner la fonction "analgésique" du composé des opiacés, qui déclenche les mécanismes qui permettent de développer la tolérance. "Mon laboratoire et mon travail sont la plupart du temps structurés autour de la conception rationnelle des médicaments, et en essayant de définir la façon dont les médicaments produisent, ou non, les effets désirés, de manière à éviter la seconde option ", a déclaré Pineyro. "Si nous pouvons comprendre les mécanismes chimiques par lequel les médicaments produisent des effets secondaires thérapeutiques et indésirables, nous serons en mesure de concevoir de meilleurs médicaments."
Une fois activé par un médicament, les récepteurs pourront se déplacer de la surface de la cellule vers l’intérieur et une fois qu'ils ont accompli ce 'voyage', ils pourront ou être détruits ou repartir à la surface et être réutilisés à la surface grâce à un processus connu comme "le recyclage de récepteur. "" En comparant les deux types d'opioïdes - DPDPE et SNC-80 - les chercheurs ont constaté que les ligands qui encouragent le recyclage, produisaient moins de tolérance analgésique que ceux qui n'étaient pas (recyclés).
"Nous proposons de développer les ligands opioïdes car le recyclage pourrait améliorer, à terme, l'écart entre la production et l’action des analgésiques opioïdes," a déclaré Pineyro.
Plus d'informations: L'étude «association différentielle du complexe des récepteurs Gßy avec les β-arrestine2 détermine le recyclage et le potentiel de polarisation de la tolérance du récepteur agoniste opioïde delta (DOR)" a été publié dans The Journal of Neuroscience Avril 3, 2012.
Source: Medical Xpress © médicale Xpress 2011-2012 (04/05/12)