.... de privilégier ses intérêts au détriment des patients!
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Le médicament « rebaptisé » Lemtrada : jusqu'à 20 fois le prix
Le géant pharmaceutique Sanofi retire un traitement existant afin d’augmenter ses profits en le rebaptisant Lemtrada.
L'entreprise pharmaceutique est accusée de placer le profit avant l’intérêt des patients après le retrait d'un médicament utilisé dans le traitement d'une maladie chronique débilitante en le relancant à un prix prévu pour être jusqu'à 20 fois plus élevé.
Trois des plus éminents neurologues britanniques ont écrit à la ministre de la Santé, Jeremy Hunt, pour protester contre Genzyme, une filiale de la société pharmaceutique multinationale, suite à l'arrêt de l’Alemtuzumab pour la sclérose en plaques.
Le médicament est actuellement autorisé pour le traitement de la leucémie. Mais il a été reconnu efficace pendant 20 ans également pour les patients SEP souffrant d'une forme agressive de la maladie.
Les neurologues ont utilisé le médicament chez ces patients «hors AMN» - le prescrivant de leur propre initiative, même s’il n’était pas encore autorisé pour la sclérose en plaques - à la suite des résultats encourageants d'un grand essai contrôlé par placebo publié dans le New England Journal of Medicine en 1998. L'alemtuzumab, qui est donné à deux reprises, à une année d'intervalle, coûte nettement moins cher que d'autres médicaments pour la sclérose en plaques alors qu’il est considéré comme supérieur - environ 2500 livres.
Genzyme a demandé une licence pour l’utilisation du traitement pour la sclérose en plaques aux organismes de réglementation en Europe et aux États-Unis et devrait le relancer sous le nom commercial, Lemtrada, ce qui pourrait couter plusieurs fois son prix actuel. En attendant, la société a retiré le médicament (commercialisé) sous l’ancien nom, pour les patients atteints de SEP, en attendant la délivrance de la licence, au motif que «tout événement indésirable en dehors d'un essai clinique ... peut compliquer le processus réglementaire».
Dans la lettre des neurologues à la ministre de la Santé, les professeurs Neil Gronder de l'Université de Bristol, Neil Robertson, de l'hôpital universitaire du Pays de Galles et John Zajicek de l'Université de Plymouth disent que la décision de Genzyme (de retirer l’Alemtuzumab) a «des conséquences graves pour les patients SEP vulnérables du Royaume-Uni " .Ils disent que les patients qui ont déjà commencé le traitement ne pourront plus « être en mesure d'obtenir la seconde phase vitale du suivi », et que de nouveaux patients peuvent «manquer l’opportunité d’une fenêtre thérapeutique» ce qui les expose les «progressives », à un handicap grave".
Lorsque la licence sera obtenue, disent-ils, le prix du médicament devrait être "15 à 20 fois plus élevé" , et son retrait constitue un " précédent néfaste». Et d’ajouter : «Ils montrent peu d'égard pour les patients dont la possibilité de changer le cours de leur maladie est limitée dans le temps, et peut constituer une tentative trop enthousiaste par la société mère à tirer profit de la situation actuelle."
Professeur Zajicek a dit qu'il avait personnellement traité environ 150 patients avec de traitement, et que 400 à 500 l’ont reçu, dans tout le Royaume-Uni. "Beaucoup d'entre nous pensent que c’est le meilleur traitement pour les patients atteints de SEP agressive dans les premiers stades de la maladie. C'est le comportement avide de la société pharmaceutique qui me bouleverse. Ils essaient juste de rebaptiser afin d’en augmenter le prix. Il (Genzyme) est moralement corrompu. "
Un porte-parole de Genzyme a déclaré: «Notre objectif est de s'assurer que Lemtrada est approuvé par les autorités réglementaires et mis à la disposition des patients de sclérose en plaques le plus rapidement possible après l’approbation des programmes de gestion des risques mis en place, l'utilisation de Lemtrada pour la SEP ne devrait avoir lieu que dans. des essais cliniques.
L'utilisation non autorsée concernant l'alemtuzumab dans la SEP a toujours été à la discrétion des cliniciens individuels sans référence à la société. "
"Au Royaume-Uni, notre prix de Lemtrada et la valeur qu'elle apporte aux patients seront soumis à l'évaluation effectuée, comme d'habitude, par l'Institut national pour la santé et l'excellence clinique."
Doug Brown, chef de la recherche biomédicale sur la sclérose en plaques, a déclaré:"L'alemtuzumab est très prometteur en tant que nouveau traitement potentiel pour de nombreuses personnes SEP récurrente-rémittente Il n'y a aucune raison valable selon laquelle les personnes SEP qui ont été autorisés à bénéficier du traitement doivent en être privées aujourd’hui.
«Genzyme doit trouver un moyen, rapidement, de rendre leur produit disponible à toutes les personnes actuellement traitées et, s’il est autorisé, le prix du médicament doit être raisonnable si il est jugé rentable pour le NHS."
Un porte-parole du ministère de la Santé a déclaré: «Nous savons ce que représente ce médicament pour certaines personnes atteintes de SEP et nous travaillons en étroite collaboration avec la société et le NHS afin de faire en sorte que ces patients puissent toujours y accéder."
Etude de cas: «J'ai vu combien ma mère souffrait»
Oritse Williams, 25 ans, du platinum-selling boyband JLS, connaît les souffrances causées par la sclérose en plaques depuis que sa mère, Sonia, 54 ans, a été diagnostiqué il y a une décennie. Lui et son frère se sont engagés, adolescents, à faire tout leur possible pour l'aider.
«Nous avons décidé que lorsque nous serons grandi, mon frère allait devenir scientifique et que moi, j’essayerai de gagner de l'argent avec ma musique. De cette façon, nous aurions à la fois les moyens et la capacité de trouver un remède." Williams a pris soin de sa mère, depuis son l'enfance et jusqu'à ce qu'il apparaisse lors de la finale de The X Factor en 2008.
La société pharmaceutique: Sanofi
Sanofi, basé à Paris, est le quatrième groupe pharmaceutique mondial et emploie 113.000 personnes dans le monde.
L'année dernière, la société a réalisé un bénéfice de près de 6 milliards d'euros avec un chiffre d’affaire de 33 milliards d’euros . Ses produits comprennent Clomid, pour l'infertilité féminine, l'agent anti-coagulant Plavix et le Taxotère médicament contre le cancer.
La société est le premier producteur mondial de vaccins, via sa filiale Sanofi Pasteur. Elle a acquis Genzyme, une société américaine de biotechnologie basée à Cambridge, dans le Massachusetts, en 2011.
En 2010, Sanofi a licencié 1700 employés américains prétextant l’accroissement de la concurrence de fabricants de médicaments génériques. Il a rejeté le fait que cette action puisse être liée à l'achat de Genzyme.
La semaine dernière, la société basée à Paris, a annoncé son intention de réduire de près de 1.000 emplois en France, malgré les protestations dénonçant le déménagement.
Source: Le independent.co.uk © Independent (15/10/12)