Bonjour à toutes et tous,
Voici la traduction d'un extrait d'une publication parue ce jour dans "Multiple Sclerosis - News Today" et intitulée "Le péril de la positivité toxique". Merci à eux d'avoir mis en lumière cette notion de "positivité toxique", que nous subissons tous, un jour ou l'autre, lorsque nous traversons une épreuve. Véhiculée par un interlocuteur aux intentions a priori louables - nous réconforter - elle peut nous déstabiliser et ajouter encore à notre souffrance en la niant partiellement.
J'ajouterais que nombreux sont ceux qui, sous l'insidieuse pression sociale, intériorisent cette "positivité toxique" et se sentent obligés de faire semblant d'aller bien et de clamer haut et fort qu'ils "kiffent quand même la vie".
Extrait, donc : "Vois le bon côté des choses." Quelqu'un m'a dit ça il y a quelques jours à propos de la perte d'un ami très cher. Le bon côté ? J'ai lui ai demandé quel pouvait être le bon côté de cette situation. Je n'ai pas obtenu de réponse satisfaisante. Je suis conscient de l'intention de cette personne : elle essayait simplement de me remonter le moral mais y échouait lamentablement. (...)
En réalité, je rencontre fréquemment cette situation. La sclérose en plaques et la maladie chronique m'ont souvent exposé aux opinions et aux bonnes intentions des autres. Les gens en appellent à un sentiment d'optimisme artificiel pour relativiser notre vécu. Je trouve cela à la fois inquiétant et méprisant. Il s'agit clairement de "positivité toxique". (...)
La positivité toxique est la croyance selon laquelle, quelle que soit la situation douloureuse dans laquelle on se trouve, il faut toujours avoir un état d'esprit positif. Elle est sous-tendue par l'idée que, peu importe que l'expérience que nous vivons soit dramatique : si l'on y trouve un aspect positif, elle en sera adoucie et deviendra plus facile à supporter. C'est totalement faux. (...)
Dans ma vie, j'ai connu beaucoup de pertes, d'adversité et de chagrin. On m'a prodigué des conseils écœurants et dérangeants, des rationalisations du genre "au moins, tu es encore là", "sois heureux de pouvoir encore marcher", "ça pourrait toujours être pire", "ils ne souffrent plus", "Dieu ne fait pas d'erreurs" et, bien sûr, "au moins, tu n'as pas l'air malade". Bien qu'il y ait une part de vérité dans chacune de ces affirmations, le vrai problème, c'est que je lutte. Je n'ai pas besoin de distraction, j'ai besoin de soutien." (...)
En conclusion, la positivité toxique peut être considérée comme un phénomène nouveau, très tendance sur les réseaux sociaux, mais très pesante pour celles et ceux d'entre nous qui font partie des communautés de malades chroniques et d'endeuillés.
Faire preuve d'optimisme et avoir la foi sont des vertus, mais vivre sous la pression et les attentes irréalistes des autres de minimiser votre vécu peut ajouter à votre souffrance personnelle et susciter du stress. La positivité toxique est une distraction nuisible."
Lise
https://multiplesclerosisnewstoday.com/.../the-peril.../...#
Voici la traduction d'un extrait d'une publication parue ce jour dans "Multiple Sclerosis - News Today" et intitulée "Le péril de la positivité toxique". Merci à eux d'avoir mis en lumière cette notion de "positivité toxique", que nous subissons tous, un jour ou l'autre, lorsque nous traversons une épreuve. Véhiculée par un interlocuteur aux intentions a priori louables - nous réconforter - elle peut nous déstabiliser et ajouter encore à notre souffrance en la niant partiellement.
J'ajouterais que nombreux sont ceux qui, sous l'insidieuse pression sociale, intériorisent cette "positivité toxique" et se sentent obligés de faire semblant d'aller bien et de clamer haut et fort qu'ils "kiffent quand même la vie".
Extrait, donc : "Vois le bon côté des choses." Quelqu'un m'a dit ça il y a quelques jours à propos de la perte d'un ami très cher. Le bon côté ? J'ai lui ai demandé quel pouvait être le bon côté de cette situation. Je n'ai pas obtenu de réponse satisfaisante. Je suis conscient de l'intention de cette personne : elle essayait simplement de me remonter le moral mais y échouait lamentablement. (...)
En réalité, je rencontre fréquemment cette situation. La sclérose en plaques et la maladie chronique m'ont souvent exposé aux opinions et aux bonnes intentions des autres. Les gens en appellent à un sentiment d'optimisme artificiel pour relativiser notre vécu. Je trouve cela à la fois inquiétant et méprisant. Il s'agit clairement de "positivité toxique". (...)
La positivité toxique est la croyance selon laquelle, quelle que soit la situation douloureuse dans laquelle on se trouve, il faut toujours avoir un état d'esprit positif. Elle est sous-tendue par l'idée que, peu importe que l'expérience que nous vivons soit dramatique : si l'on y trouve un aspect positif, elle en sera adoucie et deviendra plus facile à supporter. C'est totalement faux. (...)
Dans ma vie, j'ai connu beaucoup de pertes, d'adversité et de chagrin. On m'a prodigué des conseils écœurants et dérangeants, des rationalisations du genre "au moins, tu es encore là", "sois heureux de pouvoir encore marcher", "ça pourrait toujours être pire", "ils ne souffrent plus", "Dieu ne fait pas d'erreurs" et, bien sûr, "au moins, tu n'as pas l'air malade". Bien qu'il y ait une part de vérité dans chacune de ces affirmations, le vrai problème, c'est que je lutte. Je n'ai pas besoin de distraction, j'ai besoin de soutien." (...)
En conclusion, la positivité toxique peut être considérée comme un phénomène nouveau, très tendance sur les réseaux sociaux, mais très pesante pour celles et ceux d'entre nous qui font partie des communautés de malades chroniques et d'endeuillés.
Faire preuve d'optimisme et avoir la foi sont des vertus, mais vivre sous la pression et les attentes irréalistes des autres de minimiser votre vécu peut ajouter à votre souffrance personnelle et susciter du stress. La positivité toxique est une distraction nuisible."
Lise
https://multiplesclerosisnewstoday.com/.../the-peril.../...#