Entendu sur l'A2, tout à l'heure:
Je précise que cette femme aurait une Sclérose En Plaques, a eu des traumatismes (psychologique: viol, et physique: coups sur le crâne), et a subi plusieurs interventions chirurgicales .... ????
Amnésique depuis 37 ans, elle retrouve la mémoire d'un viol
LE MERCREDI 29 FÉVRIER 2012
Un fait divers qui prend une tournure extraordinaire...
Extraordinaire : le mot est employé par le Progrès, une histoire qui pose une foule de questions. C'est d'abord le combat d'une femme, seule contre tous, une Lyonnaise de 56 ans, ancienne ouvrière, amnésique et invalide... Son destin, raconté par Annie Demontfaucon dans le Progrès, a basculé sur un lit d'hôpital.
A 56 ans, après une énième intervention chirurgicale, elle se réveille après l'anesthésie, mais ce réveil n'est pas comme les autres. Quelque chose a changé... Elle raconte dans le Progrès qu'elle a commencé à voir des scènes dans sa tête, des flashs et les images qui se dessinent sont terribles. La peur, des coups, très violents, un viol...
Soudain, la voilà toute jeune fille, à peine 18 ans, les années 70, elle est ouvrière, elle vit avec sa mère dans le 7ème arrondissement de Lyon, une famille musulmane modeste. Et puis des scènes qui se bousculent dans sa tête, un homme qu'elle connaît, qui veut l'épouser, qui la harcèle, qui finit par l'agresser.
Elle revit une poursuite, elle revoit un camion, puis un garage où elle est violée et frappée à la tête avec une barre de fer. Son cerveau a été touché, elle restera 4 jours dans le coma. A son réveil aucun souvenir. Sa mère ne lui dira jamais ce qui lui est arrivé, dans son milieu, le viol est un tabou, le déshonneur pour la famille. Pour expliquer les cicatrices, on parle à la jeune fille d'une chute de balançoire.
Ensuite, rideau noir, et après 37 ans d'amnésie, le rideau noir se déchire, elle vient d'ouvrir le livre de sa vie... Elle comprend que les troubles dont elle a souffert toute sa vie trouvent leur origine dans les coups reçus à la tête.
Et là, c'était il y un an et demi, c'est le début d'un combat personnel et judiciaire. Elle doute d'abord de ses souvenirs, cherche des traces dans les archives, ne trouve rien. Puis elle pense à la presse, et là un petit miracle : un bibliothécaire tenace finit par dénicher un article dans un exemplaire du Progrès de 1973. Une brève minuscule, où il est fait mention d'une Zahia Hameurlaine de 18 ans, blessée à la tête après avoir chuté d'un camion.
Quelques lignes seulement, mais dit-elle un choc terrible... C'était le premier fil, qu'un détective privé sera chargé de tirer... Aujourd'hui, l'agresseur de l'époque a été retrouvé. Sa victime veut que la justice s'empare de son affaire. Pas pour obtenir de l'argent, mais pour que cet homme soit jugé.
Et pour répondre à d'autres questions. Selon son avocat, il y a eu défaillance des institutions, car à l'époque des faits, cette femme était une mineure qui n'a été ni protégée ni assistée et qui n'a pas eu la possibilité de saisir la justice quand elle est sortie du coma, ce qui a profité à son agresseur, et ce qui poserait problème en ce qui concerne la prescription. Une plainte doit être déposée cette semaine devant la justice lyonnaise.