Ataxie et tremor
Chez plus de 80% des patients atteints de SEP,des lésions du cervelet et de ses voies apparaissent au cours de l’évolution. Ces lésions entraînent des troubles de la coordination des mouvements des extrêmités (tremblement au repos et surtout intentionnel), du tronc (équilibre de la marche et en position assise), ainsi qu’oro pharyngés (dysarthrie et dysphagie). Ces symptômes peuvent être aggravés par la faiblesse, lafatigue, la spasticité et une diminution des informations proprioceptives et visuelles.
Le traitement vise à l’amélioration fonctionnelle dans les activités de la vie quotidienne à domicile; il est basé sur l’entraînement de la musculature proximale et l’utilisation de mises en charge adaptées. Le traitement médicamenteux de ces symptômes reste insatisfaisant:
l’isoniazide (avec pyridoxine) à très hautes doses (jusqu’à 1200 mg) n’a permis d’obtenir que des effets marginaux avec cependant des effets indésirables très marqués; l’ondansétrone (8 mg i.v.) et quelques médicaments anti-épileptiques [18] se sont également révélés décevants.
Les thalamotomies stéréotaxiques sont occasionnellement pratiquées pour le traitement du tremor et des ataxies chez les patients atteints de SEP. Cette méthode produit à court terme une amélioration dans 73 à 100% des cas et à long terme (1 an au moins après l’intervention chirurgicale) des changements positifs dans 50 à 94% des cas. Il est difficile de poser une indication stricte à ce genre d’intervention en raison d’un manque de transparence des données sur les patients ainsi que des détails sur l’évolution clinique fournis dans la littérature publiée jusqu’ici. A l’avenir, la stimulation thalamique (noyau ventral intermédiaire) pourrait prendre le pas sur la thalamotomie pour le traitement du tremor cérébelleux, en particulier pour ses formes proximales et unilatérales.