Fin de vie

Le Comité Consultatif d'Ethique (CCNE) a rendu hier son rapport. Les conditions de fin de vie vont être discutées (à l'Assemblée ?) d'ici la fin de l'année. 

Leur avis repose sur a loi Leonetti : on peut mettre fin à la vie de qqun de façon passive : débrancher respirateurs et autres, mais pas de façon active : donner un cocktail létal. Super, ça n'avance pas à grand chose, et quand on respire encore et mène une vie de MERDE, RIEN. 

Surtout il faut vivre cette vie de merde : bloquée en fauteuil roulant, incapable de gérer ses excrétions, douleurs permanentes dans les jambes, perte de toute habileté manuelle (écriture par ex), impossible de prendre une douche toute seule etc.... 

Comme elle est belle la vie ! Surtout la vivre jq au bout. Pays à influence judéo-chrétienne. Ma famille très catho (et donc CONTRE toute forme de suicide) : Il faut offrir sa douleur,

Bonjour, Marie-Pascale!

Difficile de répondre à ton post.

Sache d'abord que je pense beaucoup à toi et à la tournure terrible  qu'a prise ta SEP, à tes souffrances, alors que tu as fait beaucoup de choses pour enrayer sa progression et as toujours fait preuve d'un très grand courage.

Je comprends ton point de vue.

Probablement, la plupart d' entre nous ont déjà réfléchi à une possible "sortie", si la vie avec la maladie devenait insupportable.
A chacun de juger quand ce moment-là est atteint. 
Il est vrai que la loi en France n'accorde pas actuellement le choix aux malades de décider de leur fin de vie. 

Mais il n'y a pas que la France...
 
Ce qui me ferait hésiter, ce sont mes proches. 

J'ai l'impression que mes filles ont besoin de moi, qu'une mère, même diminuée, vaut mieux que pas de mère du tout.

 Et puis, j'ai envie d'être avec eux aussi, même si cela n'arrive plus si souvent.
Nous avons  dans notre entourage un jeune homme dont la mère, atteinte d'une maladie incurable, aveugle, dépendante, a mis fin à ses jours il y a trois ans. 

Ses deux fils (23 et 29 ans) ont l'air d'en souffrir toujours beaucoup. 
Il se sentent responsables en quelque sorte du choix de leur mère.
Il faut penser à tout cela aussi...

Si nous pouvons faire quoi que ce soit pour toi maintenant, fais-nous signe.

Lara

bonjour,

je te comprends MPascale, même si ma SEP est loin d'avoir atteint le niveau de la tienne.

Mais quand on parle de "suicide" autour de nous, on nous maudit ! Pour les non malades, il faut tenir bon, insister, faire des efforts, être plus fort que la maladie.......mais oui, bien sûr..et pour nous malades,  on doit souffrir toute la journée et chaque minute qui passe !

Je ne peux que te souhaiter plein de courage, mais je compatis.........des dents vont grincer.........

Voici ce que j'ai envoyé à l'adresse mail de notre Président (cf attached doc : ma douleur).

Et voici ce que j'ai reçu en retour : (see attached doc : Réponse du Président). Et toujours cette ambiguité entre le "laisser mourir" (= débrancher et quod de ceux qui ne sont pas dépendants d'un quelconque branchement ?) et "aider à mourir" (= donner une potion létale).

Parler de la mort, tout simplement, est absolument impossible !

une belle réponse bien administrative et sans âme! Personne ne veut comprendre cette souffrance, personne ne veut essayer de la comprendre. On est seul, et on le restera jusqu'à la fin !

Perso, ce qui me fait le plus rire, c'est que finalement les cathos avec leurs manifs anti-tout, font de la pub à ces débats qui agitent notre société ! 

Voir la frigide de choc avec le mariage pour tous ! Qu'est-ce qu'on a parlé d'elle et par ricochet que ce changement de fond de notre société a-t-il été discuté partout !

J'adhère aussi à cette association (ADMD). Il y a aussi Dignitas, en Suisse qui propose d'aider à mourir grâce à un cocktail adéquat. Mais à condition d'avoir déjà vu médecins etc... et de payer 5 000 €. !

Salut Marie-Pascale,

J'espère avant tout que tu n'auras aucune raison de faire ce choix un jour. Toutefois, je comprends tout à fait que l'on puisse le décider. Je le ferais moi. J'ai la chance d'avoir accès à l'euthanasie légalement car je vis en Belgique. La France le légalisera un jour aussi, c'est une question de temps et c'est essentiellement politique. Ce ne sont pas les catholiques mais certains catholiques qui s'y opposent.

Ouais la mort c'est tabou! Elle fait peur surtout aux biens portant comme moi(qui pour ne pas souffrir trop refusent de la voir venir sur leurs proches).

5000euros ça me semblerait vraiment immoral !
Il me semble, si je comprend bien, qu'il faut adhérer à l'assoc.(pour 160euros et ensuite on peut accéder à leur prestations!

Voici leur brochure: http://www.dignitas.ch/images/stories/pdf/informations-broschuere-dignitas-f.pdf

Il y a aussi exit-Genève mais il me semble qu'il faut résider en suisse.
On les a contacter il y a 5ans pour mon père qui était en phase terminale d'un cancer de l'appareil digestif! Mais il est décéde avant la date prévue pour le cocktail!

Grosse Bises mpax

Je ne sais pas quoi dire MP, depuis plusieurs jours j'ai envie de t'écrire et je ne sais pas le faire, je ne sais pas trouver les mots pour adoucir ce que tu ressens, pas trouver les mots pour t'accompagner.
Je pense à toi très fort.
Je t'embrasse

Hello Marie-Pascale,

Tout comme Zoé.

Je suis personnellement favorable au fait qu'on aide les gens qui sont à bout pour mourir dans la dignité, comme tu le sais. J'ai toujours pensé qu'il était assez facile de disserter pendant des lustres sur le fait que l'euthanasie active serait "indécente", surtout quand on est bien portant, et qu'on n'a pas la moindre idée de ce qu'est la souffrance quotidienne, physique et psychologique.

Ceci étant dit, par nature je fais assez mienne aussi cette maxime qui consiste à dire que tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir, et qu'il n'est pas complètement impossible non plus que quelqu'un quelque part finisse par trouver quelque chose. 

Bref, j'adhère à l'euthanasie en tant que principe permettant d'abréger la souffrance, mais je ne peux me résoudre aussi à te laisser partir..

Je te fais plein de bisous magiques  

Fred

de source fiable, françois Hollande n'a pas l'intention de laisser les choses en l'état.

Le dossier est à l'étude et les choses devraient être clarifiées à la fin de l'année....

Dans le bon sens espérons le !

J'ai cru comprendre aussi, lors d'une émission , il y a qq années, qu'une assoçiation favorable à l'euthanasie, si elle ne peut en aucun cas aider  la personne  en milieu médical, hospitalisée, elle peut laisser à portée du patient qui le demande et qui est à son domiçile, avec l'accord de la famille, tout ce qu'il faut pour ça...

Sans doute que depuis, les choses ont changé, je ne sais pas .....

quoi qu'il en soit, on peut toujours avoir le mot de la fin.

Mais entre temps,  il peut aussi y avoir un traitement salvateur qui va arrêter la progression de la maladie et ensuite les cellules souches viendront réparer tout ça.

Sur Paris match d'il y a deux semaine, il y a eu un trés long article sur le sujet. Un chirurgien marseillais commence à traiter les problèmes d'arthrose du genoux avec de belles et encourageantes réussites. Et le même article parlait des espoirs pour d'autres maladies : diabète, sclérose en plaque, alzheimer....

Alors ne rien précipiter si cela est possible   ....

"Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir..."
Oui, bien sûr, mais quand cette vie n'est plus une vie ?

Je ne peux absolument plus voyager, j'ai mal aux jambes en permanence, je vais vendre ma maison que j'adorais (trop grande, inatteignable sans voiture, transports en commun rares avec des horaires un peu aléatoires, jardin gigantesque, 5 niveaux ! Tout pour une SEPienne !!!). Je passe l'essentiel de mon temps recluse (ne conduis plus), etc... peut-être ne suis-je pas assez courageuse mais sincèrement, j'ai essayé le plus possible de continuer ds ces conditions (construction d'un ascenseur, mise aux normes de ma SdB etc...), mais ça devient trop difficile. Je m'en vais. A Paris. Ensuite... on verra, mais j'aimerais tant pouvoir en décider.