Domyleen Mar 4 Fév 2014 - 22:18
Merci, Martine!
Donc, encore du rififi chez les labos!
Un nouveau scandale, certes, mais c'est un peu l'arbre qui cache la forêt, hélas.
Quelques extraits:
Après vingt ans de collaboration, le Dr Dalbergue publie un livre accusateur contre l’industrie pharmaceutique.
C’est un témoignage coup de poing qui va faire mal à l'industrie pharmaceutique, à peine remise des scandales du Mediator ou des pilules contraceptives. Dans un livre qui paraît mercredi, le Dr Bernard Dalbergue, 55 ans, dénonce les «pratiques douteuses» d’une industrie où il a passé deux décennies, dans plusieurs firmes différentes. C’est la première fois en France qu’un ancien cadre dissèque de l’intérieur, documents et histoires vécues à l’appui, la manière dont les labos manipulent les médecins, voire les autorités
(...)
Jusqu’à ce qu’il soit «révolté» par ce qu’il a vu chez son dernier employeur, l’américain Merck, qu’il accuse d’avoir «foulé aux pieds l’éthique».«Si je parle aujourd’hui, c’est pour contribuer à réduire les accidents médicamenteux, qui tuent au moins 18 000 personnes par an en France, et pour proposer des pistes de réflexion pour réformer le système», explique Dalbergue.
(…)Manipuler les médecins. Il décrit une industrie obsédée par «l’argent»,servie par une «armée» de salariés «conditionnés» pour faire grimper les ventes, en passant sous silence les effets secondaires. «Nos médicaments n’ont que des qualités, inutile de parler des aspects moins glorieux : il n’y en a pas. […] Voici comment faire pour inciter les médecins à prescrire», écrit-il.
(…) C’est-à-dire d’«inventer les moyens les plus tordus pour les acheter en toute discrétion», à coup de déjeuners, d’invitations grand luxe à des congrès, de contrats de consultants ou de participation à des travaux scientifiques. Bref, entretenir les fameux «conflits d’intérêts», que l’on retrouve régulièrement pointés du doigt dans tous les scandales médicamenteux (Vioxx, Mediator, etc.).
(…)
Il raconte dans son livre comment il a convaincu un grand professeur de censurer son discours à un congrès, en y retirant un passage sur les effets secondaires d’une molécule. (…)Ou encore la manière dont Dalbergue a, avec l’aval de l’Etat, activé ses réseaux de médecins pour minimiser les dérives liées au Subutex (trafic, prise par injection…), un produit de substitution à l’héroïne.
(…)
Il écrit que tout a basculé lorsqu’il a eu la conviction que son dernier employeur avait franchi la ligne rouge. D’abord en «mettant en danger les patients» avec le Viraferonpeg, traitement de l’hépatite C. En avril 2011, Merck découvre que le stylo injecteur pouvait ne pas délivrer la dose, et donc priver les patients de chances de guérir de cette maladie, potentiellement mortelle. Pourtant, Merck n’a pas prévenu les autorités. Après son départ du labo, Bernard Dalbergue a alerté Libération, qui a révélé l’affaire le 8 février 2012. Résultat : Merck a été convoqué à l’Agence du médicament et a remplacé le stylo fin 2013.
Il y a ensuite l’affaire du Victrelis. Comme nous le révélons, Merck a payé des experts de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM, ex-Afssaps) impliqués dans l’évaluation de cet autre traitement de l’hépatite C du labo.