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Le stress, une des causes de la maladie d'Alzheimer ?
Par Claire Peltier | Futura-Sciences | 19/08/2010
Les maladies de démence liée à l'âge (maladie d'Alzheimer, leucoaraïose…) seraient favorisées par des moments de stress au cours de la vie adulte. Et ce lien serait accentué en cas de stress prolongé, expliquent des chercheurs en psychiatrie.
Chez l'homme, les causes du stress sont nombreuses : travail, problèmes familiaux ou médicaux… Souvent néfaste, le stress est parfois bénéfique pour franchir des étapes de la vie ou accomplir des actes héroïques. En effet, le stress est avant tout un moyen pour notre corps de réagir face à des situations où l'organisme est en danger imminent, en prenant la fuite, en se battant ou en s'immobilisant.
Le stress chronique engendre plusieurs types de troubles
Pourtant, il peut vite devenir nuisible. L'augmentation constante du taux d'adrénaline et de cortisol, les hormones du stress, entraîne des perturbations physiologiques qui mènent à des insomnies, des maux de ventre, des nausées…
A court terme, les conséquences sont donc évidentes, mais le stress chronique est également mauvais. Des recherches démontraient déjà le lien entre le stress et les maladies cardiovasculaires et l'hypertension, la stérilité ou le vieillissement cellulaire. Le stress peut-il aussi engendrer des troubles psychiatriques ?
Des chercheurs suédois de l'université de Göteborg se sont intéressés à la question et viennent de publier leur étude dans le journal Brain. Le but était d'identifier les conséquences d'un stress psychologique à un âge moyen sur le développement de maladies mentales plus tard au cours de la vie.
Ces travaux ont rassemblé des données accumulées pendant trente-cinq ans, sur l'état de santé psychologique et psychiatrique de 1 415 femmes suédoises habitant Göteborg.
Le stress n'est probablement pas le seul facteur
Ces femmes ont été suivies à partir de 1968, alors qu'elles étaient âgées de 38 à 60 ans et ce jusqu'aux années 2000. Elles ont été examinées en 1968, puis en 1974, 1980, 1992 et entre 2000 et 2003.
Des questionnaires concernant leur état de stress leur ont été proposés au cours des trois premiers examens.
Ainsi, les troubles tels que l'irritation, la tension, la nervosité, l'anxiété, la peur ou des problèmes de sommeil durant un mois ou plus, dus à des problèmes au travail, médicaux, familiaux ou autres ont tous été pris en compte. Leur état mental a aussi été évalué grâce au « Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux », une référence internationale en recherche psychiatrique.
Au cours des trente-cinq années d'étude, 161 femmes ont déclaré des troubles psychiatriques : la maladie d'Alzheimer pour la plupart (105), les autres (40) étant des leucoaraïoses (ou démence vasculaire, caractérisée par des lésions vasculaires cérébrales à répétition) ou d'autres démences (16).
Les chercheurs ont montré que le risque de développer une démence après une période de stress est 65% plus élevé qu'en absence de stress. Le risque est plus que doublé pour les femmes ayant été diagnostiquées comme stressées après l'analyse de chacun des trois questionnaires.
Ces travaux corrélant la démence et le stress chez les humains étayent les résultats obtenus chez les animaux. Complexe, la maladie d'Alzheimer est favorisée par de nombreux facteurs auxquels il faut donc maintenant ajouter le stress.
Si le mécanisme physiologique n'est pas clairement élucidé, des recherches avaient déjà montré que l'activation des récepteurs de l'adrénaline pouvait entraîner la formation de plaques amyloïdes (caractéristiques de la maladie d'Alzheimer).
En partenariat avec Futura-Santé
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