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Les fabicants de médicaments face à la pression sur les prix
Les fabricants doivent faire face plus à plus de 2 milliards d'euros (2,76 milliards de dollars) de baisse sur les prix en Allemagne, leur plus gros marché en Europe, après que les législateurs de Berlin aient approuvé les premiers contrôles sur le coût des médicaments innovants.
La loi, soutenue par la Chambre basse aujourd'hui, donne aux entreprises un laps de temps d'un an pour négocier les prix avec les assureurs après l'introduction de nouveaux médicaments, ce qui est susceptible d'affecter le Gilenya de Novartis AG un traitement pour la SEP, ainsi que le Brilinta, anticoagulant d’AstraZeneca Plc, entre autres médicaments qui n'ont pas été approuvés encore en Europe. Si aucun accord n'est conclu, le ministère de la Santé fixerait un prix maximum, et les médicaments seraient soumis à une analyse coûts-avantages d'un organisme semi-public.
«Nous sommes en train de briser le monopole des prix de l'industrie pharmaceutique», à déclaré Jens Spahn, un député du parti de la chancelière Angela Merkel Union chrétienne-démocrate qui siège au parlement (Comité de Santé), à la Chambre basse, (députés élus par le peuple) le Bundestag.
L’accord que les fabricants de médicaments (négocient avec) les assureurs allemands peut faire pression sur les ventes ailleurs, car d'autres pays utilisent comme référence, les prix pratiqués en Allemangne, a déclaré Elmar Kraus, un analyste basé à Francfort pour DZ Bank AG. En plus, aujourd'hui viennent s'ajouter des remises temporaires et le gel des prix sur les médicaments que le gouvernement a imposé l'été dernier. Ces mesures coûteront aux fabricants € 2700000000 l’année prochaine, selon l'AGV, un groupe basé à Berlin, ce qui représente 45 fabicants.
"Tout le monde tente de sauver (« les meubles »)", a déclaré Kraus dans une interview. «Certains attendent (la décision) de l’Allemagne. Le prix des médicaments allemands ont une fonction de référence pour certains autres pays. "
Les entreprises peuvent maintenant en général fixer les prix des médicaments qui offrent un avantage supplémentaire pour les patients sur les traitements similaires ou génériques à bas prix.
Plan Merkel :
Les modifications constituent un élément central de la réforme Merkel concernant le système de soins de santé en Allemagne. Le gouvernement, confronté à un vieillissement de la population et à des coûts qui s’envolent, cherche à repousser un déficit estimé à 11 milliards d'euros dans le système public d'assurance l'année prochaine.
Les dépenses en médicaments par les "caisses d'assurance maladie" qui assurent plus de 70 pour cent de la population du pays a augmenté de 5,3 pour cent, soit 32 milliards d'euros l'an dernier, les sociétés ayant augmenté leurs prix, pour les médicaments protégés par un brevet, de 8,9 pour cent, selon le ministre de la Santé Philipp Roesler, qui décrit les plans visant à réduire les coûts des médicaments comme un «changement de paradigme» pour l'Allemagne. Le plan sur prix des médicaments va faire économiser 2 milliards d'euros, d’après le ministère.
Les prix des médicaments génériques, dont beaucoup sont déjà fixés par des contrats établissant des prix bon marché obligatoire, a diminué de 2 pour cent l'an dernier.
L'Allemagne, premier marché mondial du médicament, troisième plus grand après les États-Unis et le Japon, a été l'un des derniers pays en Europe où les fabricants de médicaments ont été autorisés à fixer des prix pour leurs produits. Aujourd'hui, la loi n'affectera que des médicaments non encore approuvés pour la commercialisation.
Le point de vue de Bayer :
Bayer AG, le plus grand fabricant de médicaments en Allemagne, commercialise déjà ses anticoagulants Xarelto pour les opérations de la hanche en Europe ainsi que pour les patients ayant subit une chirurgie du genou, mais n'a pas encore obtenu l'approbation réglementaire pour les personnes cardiaques (battements de coeur irréguliers), le (marché) le plus important, d’après la compagnie (puisque cela) pourrait s'élever à plus de € 2000000000 par an de ventes.
On ignore comment la loi aura une incidence sur les nouveaux médicaments de Bayer, a déclaré Rolf Ackermann, porte-parole de la société Leverkusen, lors d’un entretien téléphonique hier. La loi étant votée aujourd'hui, il faudrait que les fabricants de médicaments négocient avec une association représentant l’ensemble des assureurs publics d’Allemagne, plutôt que d’être en pourparlers avec chaque assureur en particulier. Cela met les entreprises pharmaceutiques dans une position désavantageuse, dit-il.
"La coalition a promis des réformes orientées vers le marché et une concurrence accrue dans le système de soins de santé, dit-il. «C'est exactement le contraire - un monopole n'a rien à voir avec la concurrence. "
«Ouvert au dialogue"
De plus en attente d'approbation en Europe, le Brilinta, anticoagulant d'AstraZeneca, est mis en concurrence pour un marché de $ 9,8 milliards de dollars par année avec le Plavix de Sanofi-Aventis SA et Bristol-Myers Squibb Co. Un panel de l’Agence européenne du médicament a recommandé que le médicament soit autorisé pour le 24 Septembre .
Laura Woodin, porte-parole basée à Londres, d’AstraZeneca, a refusé de commenter hier, l'impact que pourrait avoir la loi, en affirmant que le médicament n'a pas encore été approuvé et que cette mesure n'a pas force de loi. Brilinta sera vendu comme Brilique en Europe.
«AstraZeneca est ouvert au dialogue avec tous les participants du système de santé allemand garantissant l'accès, pour les patients, aux médicaments innovants," a déclaré Woodin dans un entretien téléphonique.
Il est trop tôt pour dire si Gilenya Novartis, approuvé aux États-Unis en Septembre et toujours à l'étude en Europe, sera touché : Eric Althoff, porte-parole de la compagnie à Bâle, en Suisse, a déclaré dans un e-mail hier.que la pilule peut prendre 13 pour cent du marché dans l’année prochaine, selon ce qu’ont annoncé hier les analystes de Leerink Swann & Co.
Primes d'assurance
L’étape d'aujourd'hui entre dans la dernière mesure d’une des réformes de la santé qui était une promesse de campagne de Mme Merkel pour sa réélection l'an dernier. Merkel peut également compter sur sa majorité s’opposant à une augmentation des primes de soins de santé, pour que ce soit voté demain.
Les deux lois sont une version réduite des changements initialement proposés par Roesler, un membre du Parti Libéral, coalition partenaire du Parti Démocratique d’A. Merkel. Il a soutenu un plan visant à découpler les primes du revenu par l'introduction d'un paiement unique forfaitaire.
Ce plan a été annulé par l'Union chrétienne-sociale, le parti frère bavarois de la CDU d'Angela Merkel. Au lieu de cela, le gouvernement prévoit de limiter la contribution supplémentaire demandée par les assurances à 2 pour cent du salaire, le supplément étant payé par les recettes fiscales.
Source: Bloomberg Bloomberg LP © 2010 (12/11/10)