Domyleen Sam 15 Déc 2012 - 0:09
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DÉCLIN COGNITIF: L'aspirine le ralentit mais ne réduit pas le risque de démence
Actualité publiée le 06-10-2012
BMJ Open
Alors que l'aspirine peut avoir de nombreux effets protecteurs, ce n'est pas un «remède miracle» contre l'apparition de la démence. Mais, cette étude de l’Université de Gothenburg (Suède) démontre néanmoins que l'aspirine ralentit le déclin cognitif, même si elle n’a, ici sur 5 ans, aucun impact sur le risque de démence. Ces conclusions, publiées dans l’édition du 3 octobre du British Medical Journal Open, qui portent sur des femmes âgées prenant de l’aspirine pour des raisons cardiovasculaires, ne justifient pas de « se mettre » à l’aspirine quotidiennement sans justification médicale.
Cette étude prospective de cohorte a regardé l'association entre la prise d'une faible dose quotidienne d'aspirine et l’évolution de la capacité cognitive sur 5 ans chez 681 femmes âgées de de 70 à 92 ans, alors que d’autres études n’avaient identifié aucune différence du risque de démence entre les personnes qui prennent l'aspirine et celles qui n’en prennent pas. D'autres études ont montré que l'utilisation d'aspirine peut effectivement être associée à un risque accru de certains types de démence. L’état mental des participantes a été évalué, par test d'état mental (mini mental state exam -MMSE), un test en 30 points, couramment utilisé pour évaluer la fonction cognitive. Le diagnostic de démence reposait sur la check-list des symptômes du DSM-III-R (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders). Leur utilisation de l’aspirine a été régulièrement relevée.
Les participantes prenant quotidiennement de l’aspirine dès le début de l’étude, soit 129, présentent, en moyenne, un déclin cognitif significativement moindre que les femmes qui n'ont pas pris régulièrement de l'aspirine au cours des 5 ans de suivi. Les chercheurs expliquent ce résultat par l’amélioration de la circulation du sang vers le cerveau. Cependant, aucune différence n’est constatée dans le risque de démence entre utilisatrices et non utilisatrices.
· Sur l’utilisation de l’aspirine, parmi les utilisatrices, 80% prenaient une dose faible (75 mg), 50% en ont pris tout au long des 5 années de suivi, 15% en prenaient au début mais plus à la fin de l’étude.
· En moyenne, le score de capacité cognitive (MMSE) a baissé de 0,88 point au cours des 5 ans de suivi pour l'ensemble de la cohorte.
· Parmi les non-utilisatrices d'aspirine, ce recul atteint 0,95 points vs 0,05 points chez les utilisatrices
· Parmi utilisatrices quotidiennes, la capacité cognitive augmente au cours des 5 ans (mais de façon non significative).
· Au cours de la dernière année de suivi, 8,3% des utilisatrices quotidiennes et 8,4% des non-utilisatrices ont développé une démence au sens du DSM.
Les chercheurs concluent que l’aspirine à faible dose est bien associée à une réduction du déclin cognitif mais ne protège pas contre la démence. Des résultats qui peuvent sembler ambigus ? Non, cela signifie juste que les femmes prenant de l'aspirine connaissent un déclin cognitif comme les autres femmes, mais à un rythme légèrement plus lent. Les effets les plus forts sont ici identifiés chez les femmes présentant un risque élevé de maladie cardiovasculaire.
Si l’aspirine est fréquemment prescrite aux patients avec antécédents de maladie cardiaque ou d'accident vasculaire cérébral (AVC), ce n’est pas un médicament sûr ou adapté à chacun, en raison des risques d’ulcères et de saignements d'estomac.
Source: BMJ Open doi:10.1136/bmjopen-2012-001288 online October 3 2012
http://www.santelog.com/modules/connaissances/actualite-sante-declin-cognitif-l-aspirine-le-ralentit-mais-ne-reduit-pas-le-risque-de-demence_9141_lirelasuite.htm