Spasticité
L’inhibition du contrôle supra-spinal de l’activité réflexe par les plaques SEP entraîne souvent le syndrome clinique de spasticité qui se caractérise par une élévation (indépendante de la vitesse de contraction) de la tension et des réflexes musculaires (jusqu’au clonus), une faiblesse et une maladresse lors des mouvements intentionnels, un ralentissement dans le développement de la force maximale et une contraction répétitive consécutive à un défaut de coordination des muscles synergiques ou à une défaillance de l’inhibition réciproque des antagonistes. Ceci explique que le répertoire des mouvements intentionnels peut être réduit à quelques stéréotypes.
En raison de l’hyper-excitabilité des moto-neurones α, la spasticité peut être renforcée par divers stimuli de la périphérie (infection urinaire, constipation, contractures, ongle incarné, ulcérations cutanées, ainsi qu’afférences sensorielles augmentés du fait d’orthèses mal ajustées, de chaussures trop étroites et autres facteurs d’irritation mécanique. C’est-à-dire que les stimuli en plus grand nombre, qui seraient en quelque sorte absorbés par des motoneurones normalement excitables, provoquent au contraire une décharge des moto-neurones hyper excitables, ce qui se traduit par de la spasticité.
L’hétérogénéité des manifestations cliniques de la spasticité et de ses traductions sur le plan fonctionnel est déterminée par la localisation des lésions d’une part et par les possibilités de compensation du système nerveux d’autre part. Une spasticité en extension des membres inférieurs peut certes être un avantage pour la station debout, la marche et surtout les transferts, du fait qu’une faiblesse musculaire trouve ici une compensation partielle. Cependant, le «phénomène du couteau de poche» au niveau des muscles extenseurs est de nature à supprimer cet effet positif: dans ce cas en effet le tonus s’effondre subitement et ne peut être restitué qu’après un nouveau raccourcissement du muscle précédemment étiré.
La démarche de type spastique se caractérise non seulement par une hyperactivité des extenseurs de la hanche, des adducteurs de la cuisse et des extenseurs du genou, mais aussi par une hyper-flexion plantaire, une supination et une inversion du pied.
Les altérations structurelles de la musculature spastique et du tissu conjonctif se développent en l’espace de semaines à mois et entraînent des modifications négatives des propriétés biomécaniques de ce système.