Il faut faire des économies sur les traitements:
Jean-Philippe Braly :
[1] R.C. Axtell et al., Nature Medicine, 16, 406, 2010.
SCLÉROSE EN PLAQUES
Vers un traitement personnalisé pour les patients :
Le traitement habituel de la sclérose en plaques n'agit pas sur tous les malades. Une équipe a découvert un moyen de repérer ces patients réfractaires avant la prise du médicament.
Le test permettra de faire un dosage sanguin de l'interleukine-17. Les malades présentant un faible taux de cette molécule réagiraient au traitement par interféron. Pour les autres patients, ils pourront passer directement à d'autres sortes de traitement, ce qui permettra d'économiser les effets secondaires (et les médocs utilisés pour contrer ses effets) et , ce qui n’est pas négligeable, une partie des 4 milliards mondiaux dépensés chaque année pour traiter la sclérose en plaques de plus de 2 millions de malades.Pourquoi près d'un tiers des patients souffrant de la sclérose en plaques ne réagissent-ils pas à l'interféron-ß ? Il s'agit du traitement habituel de cette affection dans laquelle certains globules blancs attaquent la gaine qui entoure les neurones. Selon des spécialistes américains et néerlandais, cette résistance serait en partie liée à la nature même de ces globules blancs, des lymphocytes T CD4+. Ils ont en effet découvert que les substances qu'ils sécrètent diffèrent entre les individus qui répondent bien au médicament et ceux sur lesquels il est inefficace [1] . Dans la pratique, l'équipe a observé l'effet de l'interféron-ß sur des souris, après leur avoir injecté des lymphocytes T CD4+, qui attaquent la gaine entourant les neurones. Dans un premier groupe, les lymphocytes injectés sécrétaient surtout la substance nommée interféron-gamma. Dans le second, ils produisaient principalement une autre molécule, l'interleukine-17. « L'état de tous les rongeurs s'est amélioré dans le premier groupe, et la présence des lymphocytes dans leur moelle épinière était réduite, déclare Lawrence Steinman, un des auteurs de l'étude, neurologue à l'université Stanford. À l'inverse, toutes les souris du second groupe ont vu leur état empirer, et leur moelle épinière présentait davantage de lymphocytes. » Essai clinique Après avoir constaté in vitro que ces globules blancs murins réagissent à l'interféron-ß de manière similaire à leurs équivalents humains, les biologistes ont analysé le sang de vingt-six malades avant qu'ils n'entament la prise du médicament. Ils ont alors fait une constatation concordant avec les résultats obtenus sur les rongeurs. « En effet, le taux sanguin d'interleukine-17 était plus élevé chez les patients qui ne répondaient pas à l'interféron-ß par rapport à ceux chez qui il s'est révélé efficace », explique Lawrence Steinman. Depuis, une analyse plus fine a montré que près de 80 % des patients à faible taux...
Jean-Philippe Braly
Combien d’entre nous ont essayer des traitements interféron, sans résultats avant de passer à autre chose (et souvent pendant 6 mois avant d’arrêter) ??