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Sources: ncbi - PubMed et msif.org
Archives trimestre 1
Archives trimestre 2
Les cellules T sont associées à la perte axonale diffuse dans la moelle épinière des patients SEP.
Androdias G et collaborateurs, France. Annals of Neurology, Aout 2010.
La Sclérose en Plaques (SEP) a longtemps été considérée comme une pathologie inflammatoire démyélinisante dans laquelle les axones (prolongements des neurones, entourés par la gaine de myéline) étaient relativement épargnés. En fait, il a été montré ces dix dernières années que l’atteinte axonale au cours de la SEP était sans doute à l’origine de la progression du handicap.
Il est donc fondamental de mieux en comprendre les mécanismes. Dans ce contexte, l’objectif de notre travail était de caractériser la démyélinisation, la réponse inflammatoire et l’atteinte axonale sur des prélèvements obtenus par autopsie de moelle épinière et issus de 18 patients SEP en phase progressive (et 5 sujets contrôles), et de rechercher d’éventuels liens entre ces différents processus.
Nous avons confirmé l’existence d’une perte axonale diffuse dans la substance blanche, à distance des plaques de démyélinisation, estimée en moyenne à 25% par rapport aux contrôles.
Nous avons également mis en évidence l’existence d’une inflammation diffuse de la substance blanche dominée par les cellules macrophagiques (cellules immunitaires) et non pas par les lymphocytes T qui étaient plutôt rares. A l’inverse, il existait une inflammation importante dans les méninges avec une forte représentation des lymphocytes T. Sur le plan statistique, il existait une corrélation significative entre la perte axonale et la densité de l’infiltration macrophagique dans la substance blanche d’une part et la densité de l’infiltration lymphocytaire T dans les méninges d’autre part.
Ces résultats suggèrent qu’il persiste une réaction inflammatoire lors de la phase progressive de la SEP et que celle-ci est possiblement impliquée dans l’atteinte axonale diffuse. Cependant cette réaction inflammatoire est différente de celle observée au cours de la phase rémittente (avec poussées) de la SEP, ce qui pourrait expliquer que les traitements de fond disponibles à l’heure actuelle aient une efficacité prouvée sur la réduction de la fréquence des poussées mais moindre sur la progression du handicap.
Ce travail a été réalisé avec le soutien financier de la Fondation ARSEP. Le Pr. Christian Confavreux, membre du comité Médico-Scientifique de la Fondation ARSEP y a contribué.