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La fréquence des troubles cognitifs augmente considérablement durant les 5 premières années de la SEP.
Reuter F et collaborateurs, France. J Neurol Neurosurg Psychiatry, Octobre 2010
La fréquence, la nature et l’évolution des troubles cognitifs au stade le plus précoce de la sclérose en plaques (SEP) restent difficiles à préciser. Des travaux récents ont montré que les perturbations cognitives identifiées sont principalement caractérisées par une atteinte du traitement rapide de l’information, de la mémoire de travail et des fonctions attentionnelles.
Une étude prospective centrée sur l’évaluation des troubles cognitifs au stade le plus précoce de la maladie a été réalisée dans une population de 24 patients présentant un syndrome cliniquement isolé. Les patients ont été évalués dans les suites d’une première poussée et 5 ans plus tard. Un groupe de sujets témoins appariés a été évalué selon la même procédure initialement et un an plus tard. Une IRM cérébrale a été effectuée lors de l’inclusion, un an et 5 ans plus tard dans le groupe des patients.
Les résultats montrent que 29% des patients présentait initialement des anomalies du fonctionnement cognitif (prédominant sur les domaines du traitement rapide de l’information, de l’attention et des fonctions exécutives). Cinq ans plus tard, des perturbations du fonctionnement cognitif étaient identifiées chez 54% des patients (intéressant globalement les mêmes domaines qu’initialement). Par ailleurs, le seul paramètre prédictif des perturbations cognitives à 5 ans était représenté par la charge lésionnelle globale présente sur l’IRM réalisée à l’inclusion.
Cette étude met en avant, d’une part la fréquence élevée des troubles cognitifs au stade précoce et durant les premières années d’évolution de la maladie, d’autre part le caractère prédictif des lésions détectées à l’IRM effectuée au début de la maladie pour rendre compte de ces troubles.
Ce travail a été réalisé avec le soutien financier de la Fondation ARSEP. Françoise Reuter et Jean Pelletier, collaborateurs de ce projet, avaient reçu, respectivement, une aide à la recherche (doctorante) et un financement au cours des Appels d’Offres annuels 2006 et 2007 ; Wafaa Zaaraoui et Jean-Philippe Ranjeva, collaborateurs de ce projet, avaient reçu, respectivement, une aide à la recherche (post-doctorante) et un financement au cours de l’Appel d’Offres annuel 2008 ; Ils ont résumé pour vous leur travail.