RV88 Sam 28 Juil 2012 - 9:52
Autre interview :
«J'ai digéré tout ça»
[Sud Ouest] Malgré une saison difficile, vos supporters ne vous ont pas oublié…
Pierrick Fédrigo. Oui, ça fait du bien au moral parce que je n'ai pas eu une saison facile et je peux voir que même en ayant eu des résultats médiocres, les supporters les plus fidèles sont là. C'est la preuve que les gens croient encore en moi. J'ai essayé de faire au mieux en fin de saison, lorsque ma santé s'est améliorée. Au final, il me manque juste une victoire. Cela faisait longtemps que je n'avais pas terminé une saison sans le moindre succès (depuis 2001, NDLR).
Votre première saison au sein de la FDJ a été largement perturbée…
Dès le début de la saison, j'ai observé quelques changements dans mon état de santé. J'étais fatigué, j'avais des douleurs musculaires. En m'entêtant à courir, j'ai demandé à mon corps plus qu'il ne le pouvait. Je suis allé au-delà de mes limites. Ce n'est qu'après que j'ai découvert que c'était dû à ma maladie mais il était déjà trop tard, j'avais tapé dans mon organisme. Ça m'a ruiné la santé.
Que vous est-il arrivé exactement ?
J'ai été victime de la maladie de Lyme ou dite de la tique. On m'a dit que ça venait de la chasse, mais (il s'agace) beaucoup de gens l'attrapent sans aller à la chasse. J'ai aussi des animaux chez moi et je suis quelqu'un qui aime vivre dans la nature, donc il n'est absolument pas certain que cela vienne de la chasse comme on a pu le dire. J'ai pris des antibiotiques pendant quinze jours après avoir fait des analyses. C'est une maladie très dure à localiser qui marche par cycles, elle s'arrête et elle repart. En pleine période de la grippe l'hiver dernier, j'ai d'abord forcément pensé à ça.
Quels étaient les symptômes ?
Une grande fatigue et plus aucune envie. Je n'avais plus le courage de faire du vélo. Dès que je rentrais d'une course, ensuite, je ne touchais plus le vélo durant quatre jours. Quand je repartais à l'entraînement, je roulais deux heures et je rentrais comme si j'en avais fait six, j'étais lessivé. Pire, j'avais beau faire les efforts, je sentais que les sensations ne revenaient pas. J'étais au fond du trou. À un moment donné, je suis tombé limite en dépression. Je n'avais plus envie de voir personne.
Aujourd'hui, comment allez-vous ?
Beaucoup mieux. Je me suis soigné pendant le Tour de France puisque c'est durant la troisième semaine de juillet que la maladie a été décelée alors que ça faisait six mois que je la traînais. Le jour où j'ai su exactement ce que j'avais, j'ai été rassuré de savoir qu'il y avait une cause réelle à mon état.