Ce proche de Nicolas Sarkozy veut que les dépenses de santé des "très vieux" soient prises en charge par eux-même ou par leur famille. Progressiste ?
(Source: France Info)
Invité de l'émission "Parlons Net", sur France-Info, Alain Minc a évoqué le problème de l'assurance maladie. Et pour règler "l'effet du vieillissement' sur les comptes de la Sécu, il a une solution toute simple, qu'il qualifie de "progressiste" : faire cracher au bassinet les "très vieux".
Pour illustrer son propos, le conseiller de Nicolas Sarkozy évoque une anecdote personnelle : "J'ai un père qui a 102 ans. Il a été hospitalisé 15 jours dans un service de pointe. Il en est sorti. La collectivité française a dépensé 100.000€ pour soigner un homme de 102 ans. C'est un luxe immense, extraordinaire pour lui donner quelques mois ou quelques années de vie".
Et de poursuivre qu'il trouve "aberrant" que l'Etat "m'ait fait ce cadeau, à l'oeil".
Donc le remède du bon docteur Minc est tout trouvé : "Je pense qu'il va bien falloir s'interroger sur le fait de savoir comment on va récupèrer les dépenses médicales des très vieux, en ne mettant pas à contribution ou leur patrimoine, quand ils en ont un, ou le patrimoine de leurs ayants-droits".
Il attend de voir sa proposition reprise dans le programme des socialistes. A tout le moins, en attendant, il pense en toucher un mot à Sarkozy.
Mon opinion:
Comment un homme aussi intelligent qu'Alain Minc peut-il en arriver à profèrer une telle monstruosité et de la qualifier de "progressiste" alors qu'il s'agit d'une régression sans nom ?
Monstruosité, mais pourquoi ? Et bien parce qu'Alain Minc ne s'interroge que sur la santé des "très vieux". Donc, pour lui, quand on est "très vieux" (selon des critères qui restent à définir, 90 ans, 100 ans, 70 ans comme en Angleterre ?), on n'est plus un homme ou une femme comme les autres, puisqu'on n'a plus droit à la solidarité nationale. Cela rompt avec le principe d'égalité.
Ensuite, pour lui, dépenser 100.000€ pour un homme de 102 ans est un "luxe immense". Si on suit sa logique, pour un homme de 40 ans, c'est normal, mais pour quelqu'un qui est plus proche de la sortie que de l'entrée, ça devient contestable. On vaut davantage parce que l'on est encore productif ? Faut-il un barème dégressif de remboursements selon l'âge ? La vie vaut-elle moins d'être vécue quand on a 100 ans passé ?
Et quid des "très vieux" pauvres qui n'ont pas eu la prévoyance d'avoir une progéniture mieux dotée qu'eux ? Ceux là on les soigne ou pas ? Ce serait faire offense à Alain Minc que d'imaginer qu'il ne voudrait pas qu'on les soigne, donc il faudra définir à partir de quel niveau de revenus on est ponctionnable sur la santé de ses parents qui n'ont pas compris qu'il est de très mauvais goût de survivre plus de 10 ans à sa retraite...
Si cette proposition aberrante était reprise -mais je doute qu'aucun politique ne mette le doigt dans cet engrenage infernal- cela constituerait une brèche irrécupérable dans le principe même de la sécurité sociale universelle.
Il y aurait les "bons malades" remboursés et les "mauvais malades" pas remboursés. On commence par les "très vieux", on poursuit par les handicapés, on continue par les fumeurs ou les obèses et on fini avec la mort de la sécu et le champ libre ouvert aux assurances privées. "Progressiste" ?
Et vous, que pensez-vous de cette idée d'Alain Minc ?
Mis à jour par la rédaction du Post
(Source: France-info.com)