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Un niveau d’études élevé protégerait des déficits cognitifs :
(03/07/13)
La sclérose en plaques (SEP) peut mener à un déficit cognitif sévère, lorsque la maladie progresse. Des chercheurs Italiens ont constaté que les patients avec de hauts niveaux d'études montrent moins de déficience, sur une évaluation neuropsychologique, comparée avec ceux qui ont un faible niveau d’études.
Leurs résultats sont publiés dans la revue Restorative Neurology and Neuroscience.
La SEP est une maladie du cerveau, immunologique et évolutive avec des déficits neuropsychologiques incluant l'attention sélective, la mémoire de travail, les fonctions exécutives, la vitesse d'information et la mémoire à long terme (le souvenir). Ces déficits impactent souvent la vie quotidienne (la capacité de faire des tâches ménagères, les relations interpersonnelles, l'emploi et la qualité de la vie en général).
. Des déficits handicapants donc, dans la vie quotidienne.
Dans cette étude, les chercheurs ont d'abord évalué le rôle de la réserve cognitive, la capacité du cerveau à se concentrer pour traiter les tâches, afin de compenser le déficit représenté par les lésions au cerveau. Des études précédentes avaient rapporté qu’une plus grande réserve cognitive (RC) protègerait des sujets de la déficience cognitive due à la maladie mais dans ces études reposaient principalement sur l’évaluation effectuée à l’aide de tests de vocabulaire. Ici, les chercheurs ont considéré le niveau d'études et l'accomplissement professionnel au lieu du vocabulaire. Ils ont aussi évalué l’expérience tant par les études que la qualification professionnelle, formulant l’hypothèse que la durée de formation d'un individu ou son parcours professionnel pouvait être un bon indicateur de CR, semblable à la piste selon laquelle une profession «haute » réduirait le risque de la maladie d'Alzheimer.
Le second objectif consistait à évaluer le rôle rôle possible de la fatigue ressentie, la fatigue pouvant avoir un effet très négatif sur la vie quotidienne, car ce peut être un facteur de faible performance cognitive.
50 patients atteints de SEP cliniquement définie, ainsi qu’une cohorte de 157 témoins ont participé à l’étude. Les individus des deux groupes étaient appariés par âge (en moyenne 40,41 ans : ± 9.67) , sexe et niveau d'étude (en moyenne 12,37 ans d'études scolaires : ± 4.42). La performance cognitive a été évaluée en utilisant l’échelle Paced Auditory Serial Addition Test (PASAT), un test à sensibilité élevée dans la détection des déficits cognitifs associés à la SEP, la fatigue a été évaluée par le Modified Fatigue Impact Scale (MFIS) qui évalue les effets de la fatigue en termes de fonctionnement physique, cognitif et psychosocial.
Les deux groupes ont passé également toute une série de tests neuropsychologiques mesurant, entre autres les capacités, la vigilance et l'attention.
Sur les 50 patients diagnostiqués cliniquement, 17 avaient moins de 13 ans de scolarité, non diplômés, de niveau secondaire, et 33 cumulaient plus de 13 années de scolarité, menant à un diplôme de niveau universitaire. Les deux groupes ont participé à une batterie de tests neuropsychologiques, y compris des tests standards pour évaluer la vigilance, l’attention et l'attention partagée. Aucune des tâches n’a montré de différences entre les groupes.
Les patients ont également été classés selon leur appartenance aux différentes catégories socioprofessionnelles, recensées en Grande-Bretagne, allant des catégories moindres, (étudiant, femme de ménage, employés de commerce, ouvrier non qualifié/ spécialisé, ou qualifié ou des métiers tels qu’employé de bureau) à des postes plus élevés (directeurs d’entreprise publiques/privées, où ces catégories professionnelles sont basées sur la complexité et l'effort cognitifs a dû effectuer le travail efficace (valorisant.). Ils ont été alors divisés en trois nouveaux groupes : les catégories professionnelles « basses », à faible niveau d’études, les catégories professionnelles « basses » avec un niveau d’études élevé , et les catégories « hautes » avec un niveau d’étude élevé.
Les chercheurs ont constaté que les versions PASAT «rapides» étaient plus aptes à l'identification des capacités compensatoires par rapport aux versions PASAT «lentes». Les patients atteints de SEP avec un faible niveau d'études, ont eu des résultats plus médiocres que les témoins sains appariés lors des tests PASAT 3rapides». En revanche, aucune différence n'a été observée entre les patients SEP avec un niveau d’études élevé et les témoins appariés, indépendamment de du type de test PASAT. D'autre part, ni la réussite professionnelle ni la fatigue n’avaient d’impact sur les déficits cognitifs dans la SEP.
"Ces résultats indiquent que le faible niveau d’études est un facteur de risque de déficience cognitive chez les personnes atteintes de maladies neurologiques telles que la SEP, tandis qu'un niveau d'éducation élevé pourrait être considéré comme un facteur de protection contre les troubles cognitifs liés à la maladie», observe le chercheur principal, Elisabetta Làdavas, PhD, Directeur du Centre d'études et de recherche en neurosciences cognitives, Cesena (Italie) et professeur de neuropsychologie au Département de psychologie de l'Université de Bologne, (Italie). Elle en conclut que «Les effets protecteurs des études sur le profil cognitif des patients atteints de SEP devraient être pris en compte dans des études longitudinales sur les fonctions cognitives, et dans les essais thérapeutiques visant à améliorer la cognition chez ces patients."
Journal de référence:
C. Scarpazza, D. Braghittoni, B. Casale, S. Malagú, F. Mattioli, G. di Pellegrino et E. Ladavas. Education protège contre les changements cognitifs associés à la sclérose en plaques. Réparatrice neurologie et de neurosciences, 2013; DOI: 10.3233/RNN-120261
Source: Science Daily droit d'auteur 2013, en ScienceDaily, LLC (07/03/13)