Je n'avais pas vu l'article
Quelques remarques concernant l’article de l’expert neurologue de Top Santé :
Celui-ci explique la théorie de Zamboni, en ne citant que sa première étude scientifique ne reposant que sur 65 patients de 2009, en omettant les résultats préliminaires de Buffalo aux US en 2010, sur une plus large population (500 patients), ayant démontré une nette prévalence de CCSVI chez des patients ayant une SEP.
Etude entre parenthèses sous la direction d’un neurologue le Dr Zivanidov.
On note une première inexactitude dès le départ de l’article : « Pour la majorité du corps médical, la slérose en plaques (SEP) est une maladie neurologique et immunologique. Mais pas pour le Dr Zamboni, qui pense qu’elle est d’origine vasculaire » .
On notera que l’expert parle de la maladie alors que Zamboni parle de son origine. Concernant son origine, l’expert est bien incapable de la fournir, et Zamboni n’a jamais contesté le fait que la myéline soit détruite par le système immunitaire . Il suppose que ceci est la conséquence de son origine qui serait elle, vasculaire, ce qui est assez différent.
Ensuite l’expert aborde précisément son origine, et ici on reste confondu par l’inventaire à la Prévert de celui-ci : « Que se passe t-il au départ ? Un virus, une prédisposition génétique, un déficit en vitamine D, le tabac sont des facteurs de risques invoqués »
On notera le terme « facteurs de risque », car encore une fois, personne et même pas lui n’est capable de de donner la véritable cause du déclenchement de la SEP. ensuite suit la conclusion finale qui n’appelle aucune discussion :
« Mais cela n’a rien à voir avec les veines » . Ah bon.
Si on considère que l’insuffisance veineuse est principalement liée à des sténoses (rétrécissements) qui se forment in utéro disent les spécialistes du sujet, il se pourrait qu’il y ait un lien génétique.
Le tabac n’est pas connu pour avoir une action bénéfique sur le système vasculaire. On sait par ailleurs que la vitamine D est susceptible de jouer un rôle clé dans le maintien de la barrière intestinale et de l’intégrité des jonctions serrées au niveau de la muqueuse, et que la BHE, Barrière hémato-encéphalique supposée isoler le cerveau du système vasculaire, pourtant moins efficace chez les patients SEP, est également constituée de cellules à jonctions serrées, une coïncidence ?
Bref, impossible en l’état d’exclure tout lien entre la piste veineuse et les facteurs de risque évoqués.
Si on souhaite honnêtement expliquer la théorie de Zamboni, il faut un peu rentrer dans le vif du sujet, et ne pas occulter certains points, ce qui la rend de fait incompréhensible :
Zamboni n’a JAMAIS prétendu que ce ne sont pas les lymphocytes qui détruisent la myéline.
Mais si ceux-ci se retrouvent en contact avec la myéline, c’est qu’ils ont franchi la BHE.
Si pas de franchissement de BHE, pas de sclérose en plaques, et l’expert est incapable de nous expliquer pourquoi cela se produit.
Le Dr Simka du groupe de Zamboni fournit une hypothèse, lui :
Si la dynamique du flux sanguin est modifiée, avec parfois des reflux se produisant pour la CCSVI, il se pourrait que cette modification ait une influence sur les cellules à jonctions serrées, les rendant moins étanches, et de fait plus poreuses au passage des lymphocytes, et d’ailleurs pas qu’aux lymphocytes.
Ensuite l’expert explique qu’il ne faut surtout pas se faire opérer, «en dehors des études contrôlées et approuvées par la autorités sanitaires ». Ce qui risque d’être difficile, puisque l’expert et ses collègues ne veulent précisément initier la moindre étude sur le sujet en France, contrairement à ce qui se passe dans d’autres pays
En résumé l’expert ne connait pas les causes de déclenchement de la SEP, ne sait pas pourquoi les lymphocytes franchissent la BHE, affirme sans rien démontrer qu’il n’y a aucun lien avec les veines (Que signifie le H de BHE ?), déconseille des interventions en dehors d’études dont il ne veut pas entendre parler «interventions inutiles» et finit par expliquer que les patients traités sont tous de grands crédules, alors qu’une étude pilote récente à Buffalo avec un recul d’un an semble bien prouver l’amélioration des symptômes chez beaucoup de patients avec SEP rémittente..
Etonnant.
Une dernière chose : le Tysabri ne fait que renforcer cette BHE, et prouve donc quelque part que c’est bel et bien un point clé de cette maladie.
M Jeu 13 Oct 2011 - 18:03
je me demande si nous ne voyons pas les mêmes docteurs.........
