Un livre intéressant qui devrait déranger nos neuros et d'autres ....
Alzheimer, parkinson, sclérose en plaques, autisme… Pourquoi le nombre de personnes atteintes d’une maladie neurodégénérative explose-t-il, et pour quelles raisons les malades sont-ils de plus en plus jeunes ? Pourquoi les causes connues de ces pathologies nous sont-elles cachées ? Autant de questions qui trouvent leurs réponses dans un livre qui vient de paraître aux éditions Actes Sud, et qui fait d'ores et déjà grand bruit.
Alzheimer, parkinson, sclérose en plaques, autisme… Pourquoi le nombre de personnes atteintes d’une maladie neurodégénérative explose-t-il, et pour quelles raisons les malades sont-ils de plus en plus jeunes ? Pourquoi les causes connues de ces pathologies nous sont-elles cachées ? Autant de questions qui trouvent leurs réponses dans un livre qui vient de paraître aux éditions Actes Sud, et qui fait d'ores et déjà grand bruit.
« Menace sur nos neurones. Alzheimer, Parkinson, et ceux qui en profitent ». Sous ce titre racoleur se cache un long et méticuleux travail d’investigation réalisé par deux journalistes, Marie Grosman, spécialisée en santé publique, et Roger Lenglet, philosophe et journaliste. Plus qu’un bilan de l’étendue des maladies neuro-dégénératives, cet ouvrage met en lumière leurs causes, mais également le fait que des personnalités politiques ou influentes, citées par les auteurs, taisent les vrais facteurs de risques de ces maladies, en raison de pressions lobbyistes multiples et de conflits d’intérêts en tous genres.
Les auteurs parlent d'une hécatombe « énorme et exponentielle » qui ne cesse d'empirer sans qu'on y oppose des armes réellement efficaces. Un responsable du ministère de l'écologie a prévenu nos auteurs : « N’affolez pas la population. Surtout, ne créez pas de panique, ce serait encore plus catastrophique ! Nous sommes parfaitement conscients du problème ». Ne rien faire. Surtout ne rien dire. C'est ce à quoi se sont opposés nos deux auteurs car le bilan ne cesse de s'alourdir. Entre huit cent mille et un million de Français souffrent aujourd’hui de la maladie d’Alzheimer, et chaque année voit ce nombre augmenter de 225 000 nouveaux cas. Un chiffre qui aura doublé dans 20 ans. Les patients atteints de Parkinson sont, quant à eux, au nombre de 100 000 dans l’hexagone.
Des jeunes de plus en plus touchés
La maladie d'Alzheimer touche de plus en plus de jeunes, remettant en cause les poncifs tant entendus énonçant que « la maladie n’a pas de causes connues, hormis le vieillissement de la population ». L’adage est cela dit bien arrangeant : il légitime le manque de prévention en la matière, et la focalisation sur la recherche thérapeutique médicamenteuse qui engraisse les multinationales pharmaceutiques. Or selon nos auteurs, «l’âge est une condition de la maladie et non une cause. La maladie se produit souvent en fin de vie car c’est le temps nécessaire à l’accumulation des substances toxiques dans le cerveau ». Ils rajoutent qu’ « on sait depuis des décennies quelles sont les véritables causes de la maladie d’Alzheimer et de Parkinson».
Mais alors, si ces causes sont connues, pourquoi l’hécatombe est-t-elle exponentielle ? Qu’attend-t-on pour y mettre un terme ? Qui fait pression pour taire ces causes, et de fait, entraîner une paralysie de la prévention ? Les réponses à ces questions nous sont distillées au fil des pages, s’appuyant sur de nombreuses études publiées dans des revues scientifiques très sérieuses, comme le Lancet, dont les articles sont étudiés par des comités scientifiques avant d’être autorisés.
Certes, le sujet avait déjà été abordé par plusieurs médecins, et par des spécialistes en santé publique ou encore des philosophes tels qu'Elena Pasca, sur son site Pharmacritique. Mais c'est la première fois qu'il est traité de manière si exhaustive, analysant chaque maillon d'un système rendant l'information sur les causes de ces maladies si opaques.
une recherche affairiste
Les auteurs nous montrent à quel point les lobbys industriels conditionnent un immobilisme sans bornes des autorités de santé qui tardent à faire interdire l'usage de matériaux, et ce malgré l'abondance d’études scientifiques suspectant leurs effets délétères sur le cerveau.
Leur long travail d'enquête nous permet également de mesurer l'étendue des conflits d'intérêts qui régissent les prises de décision de la Haute Autorité de Santé (HAS) concernant les prescriptions de médicaments anti-Alzheimer. On y comprend comment des « relations incestueuses » entre institutions de santé publique et boites privées ont permis le remboursement de médicaments, alors même que leur inutilité, voire leur dangerosité sont dénoncées depuis longtemps par plusieurs syndicats de médecins généralistes.
Enfin, on y apprend, parmi tant d'autres informations, comment des rapprochements organisés par le gouvernement entre recherche publique et industrie privée permettent aux laboratoires pharmaceutiques de siphonner allègrement les crédits publics alloués à la recherche. Tout cela aux dépens du financement d'un vaste programme d’information et de prévention en santé publique, qui permettrait à la population de diminuer son exposition aux principaux facteurs de risques.
Et ce n'est là qu'une infime partie de tous les éléments minutieusement décrits par les auteurs, tant ce livre est riche en révélations plus révoltantes les unes que les autres.
En regroupant ces données édifiantes, nos deux auteurs ont réalisé un ouvrage qui dérange. Un livre nécessaire, qui met en exergue la privatisation de la maladie, la réduisant à un produit financier outrageusement rentable. N'hésitez pas à placer vos bas de laine dans la recherche contre les pathologies neurodégénératives, les actionnaires gourmands des industries du médicament voient leurs placements fructifier de 39% tous les ans. Des dividendes qui ne cesseront de tomber, puisque l'effectif des « clients » consommateurs de médicaments anti-Alzheimer est inexorablement voué à doubler tous les vingt ans si on s'empêtre dans une telle politique de l'autruche.