Ce document sur ce que pensent les neuros français (tous ???) au sujet de CCSVI!!
SCLÉROSE EN PLAQUES : QUE PENSER DE LA MÉTHODE ZAMBONI?
A LIRE DANS CET ARTICLE:
1.
SUR QUOI REPOSE LA MÉTHODE ZAMBONI ?
2.
CONCRÈTEMENT, EN QUOI CONSISTE CETTE OPÉRATION ?
3.
QUE PENSENT LES NEUROLOGUES DE LA MÉTHODE ZAMBONI
4.
CETTE OPÉRATION EST-ELLE PRATIQUÉE EN FRANCE ?
5.
COMMENT EXPLIQUER LES BÉNÉFICES RESSENTIS PAR CERTAINS PATIENTS ?
Un médecin italien, le Dr Zamboni, propose d’intervenir au niveau des veines du cou pour soigner la sclérose en plaques. Plus de 500 groupes de soutien se sont formés pour le soutenir sur le réseau social, le surnommant Docteur Facebook. Mais les neurologues restent très sceptiques !
1. SUR QUOI REPOSE LA MÉTHODE ZAMBONI ?:
Pour la majorité du corps médical, la sclérose en plaques (SEP) est une maladie neurologique et immunologique. Mais pas pour le Dr Paolo Zamboni, qui pense qu’elle est d’origine vasculaire. Ce médecin de Ferrare, en Italie, s’appuie sur une étude qu’il a menée en 2009 sur 65 patients. Elle montre, selon lui, que les malades atteints de SEP souffrent d’une insuffisance veineuse cérébro-spinale chronique (IVCC), c’est-à-dire d’une mauvaise circulation dans les veines qui vont au cerveau. Il propose donc une opération pour les «libérer».
Cette hypothèse n’a pas été confirmée par d’autres équipes. Mais véhiculée par les blogs, les forums et certaines associations de patients, elle fait du buzz sur Internet, et un certain nombre de patients demandent à être opérés.
2. CONCRÈTEMENT, EN QUOI CONSISTE CETTE OPÉRATION ?
Il s’agit de déboucher les veines du cou (principalement les jugulaires) comme on débouche les artères des personnes qui ont de l’athérome (bouchon graisseux sur les parois veineuses). L’opération est le plus souvent simplement réalisée sous anesthésie locale.
Le chirurgien introduit une petite sonde au niveau de l’aine. Cette sonde est montée le long de la circulation jusqu’à la veine rétrécie du cou, qui est alors dilatée par un ballonnet gonflable. Ce n’est pas douloureux, mais la sensation de pression due au ballonnet peut être fastidieuse. On quitte l’hôpital le jour même ou le lendemain, avec un traitement d’anticoagulants.
Deux grandes études sont en cours en Italie et aux États-Unis, où un gros budget a été investi pour la recherche sur l’IVCC. En dépit des résultats non concluants des sept études précédentes. Cette fois-ci, les travaux sont menés en double aveugle : ni le patient ni l’évaluateur ne connaissent le traitement effectué. Ce qui est indispensable pour pouvoir tirer des conclusions valables. Pour l’instant, il n’existe donc aucune preuve de l’efficacité de cette méthode.
3. QUE PENSENT LES NEUROLOGUES DE LA MÉTHODE ZAMBONI ?
Deux grandes études sont en cours en Italie et aux États-Unis, où un gros budget a été investi pour la recherche sur l’IVCC. En dépit des résultats non concluants des sept études précédentes.Les études semblent surtout montrer que la SEP est une maladie auto-immune : le système immunitaire de la personne attaque sa propre myéline (gaine des nerfs) dans certaines zones du cerveau et de la moelle épinière. Que se passe-t-il au départ ? Un virus, une prédisposition génétique, un déficit en vitamine D, le tabac sont des facteurs de risque invoqués. Mais cela n’a rien à voir avec les veines. Et puis, si ce n’était pas une maladie du système immunitaire, pourquoi les traitements à base d’immunomodulateurs (comme la Copaxone) ou d’anticorps monoclonaux (comme le Tysabri), qui empêchent le système immunitaire d’attaquer le cerveau, sont-ils efficaces ? C’est pourtant bien le cas.
[size=18]4. CETTE OPÉRATION EST-ELLE PRATIQUÉE EN FRANCE ?
On pourrait penser que cette intervention non reconnue ne se pratique que dans certaines cliniques privées peu scrupuleuses, en dehors de la France. Il n’en est rien. L’opération est effectuée dans certains de nos hôpitaux. Ce ne sont pas les neurologues qui font opérer les patients, mais des chirurgiens vasculaires qui cèdent à la demande. Les recommandations des experts (Fédérations européennes de neurologie, Consortium international de neurologues spécialistes de la SEP) sont pourtant formelles : il ne faut pas réaliser ce type d’intervention en dehors des études contrôlées et approuvées par les autorités sanitaires.
Quels sont les risques ?
Le principal est de subir une opération inutile avec le risque, même s’il est limité, d’une anesthésie. Il est fréquent de découvrir des rétrécissements des veines du cou ou du cerveau lors d’une échographie Doppler (dans 25 % des cas). Mais ce n’est pas forcément pathologique. Certaines veines peuvent même avoir une forme un peu particulière ou être rétrécies par endroits sans que cela soit considéré comme gênant. Et quand c’est le cas, cela peut entraîner des maux de tête mais certainement pas une sclérose en plaques !
5. COMMENT EXPLIQUER LES BÉNÉFICES RESSENTIS PAR CERTAINS PATIENTS ?
Dans la majorité des cas, cette maladie évolue par paliers. Après une poussée inflammatoire, les symptômes (troubles de l’équilibre, de la vue, fourmillements…) persistent pendant plusieurs semaines avant de disparaître ou de s’améliorer spontanément. Difficile donc de savoir si l’amélioration ressentie après l’opération est réelle ou due au retour au calme de la maladie.
Les symptômes peuvent aussi varier beaucoup d’un moment à un autre. Et le facteur psychologique est très important. Ceux qui se disent convaincus sont peut-être allés sur Internet regarder des vidéos où quelqu’un s’exclame : «Je l’ai fait et ça a super-bien marché !». Ça marche alors parce qu’on y croit. Des études sérieuses sont indispensables pour en avoir le cœur net ! En attendant, prudence !
http://www.topsante.com/sante-au-quotidien/maladies-chroniques/Sclerose-en-plaques-que-penser-de-la-methode-Zamboni-498/Sur-quoi-repose-la-methode-Zamboni