DE NOUVELLES CIBLES THÉRAPEUTIQUES DANS LA SEP
Une équipe de l’ICM vient de mettre en évidence des interactions de gènes favorisant le développement de la sclérose en plaques (SEP). Ces travaux, publiés dans la revue Genes and Immunity, ouvrent de nouvelles voies de recherche thérapeutique.
La sclérose en plaques (SEP) est une maladie du système nerveux central dans laquelle le système de défense (système immunitaire), habituellement impliqué dans la lutte contre les virus et les bactéries, s’emballe et attaque les propres éléments de l’individu. Dans le cas de la SEP, la réaction inflammatoire détruit la gaine de myéline protectrice qui entoure les prolongements des neurones (les axones). Cette protection a pour but principal d’assurer une conduction rapide de l’influx nerveux afin que l’information partant du cerveau puisse atteindre rapidement les muscles, et elle permet également de nourrir le neurone et son axone. Des attaques inflammatoires répétées vont altérer le transfert des informations et entraîner des troubles moteurs (difficultés à la marche en particulier), des troubles sensitifs (modification de la sensation du chaud-froid, du toucher, fourmillements, etc.), des troubles de l’équilibre, des troubles visuels ou urinaires. Aujourd’hui, 60 000 à 75 000 personnes seraient atteintes de la SEP et on estime à 2 500 le nombre de nouveaux cas par an en France touchant deux femmes pour un homme majoritairement entre 20 et 40 ans.
La SEP est une maladie multifactorielle c’est-à-dire que son développement est favorisé par l’association de plusieurs facteurs génétiques et environnementaux. L’équipe d’Isabelle Cournu-Rebeix et Bertrand Fontaine, chercheurs à l’ICM, vient de montrer l’implication de nouvelles molécules dans le développement de la SEP. Publiée dans la revue Genes and Immunity, ces travaux montrent le rôle des molécules impliquées dans les processus de migration des cellules du système immunitaire (lymphocytes T) dans le cerveau. L’entrée des lymphocytes T dans le cerveau est une étape cruciale dans le développement de la SEP et constitue une cible privilégiée des traitements actuels. En effet, en bloquant la migration des lymphocytes T vers le système nerveux, on diminue la dégradation de la gaine de myéline, favorisant sa réparation et la restauration des fonctions nerveuses.
Grâce à cette analyse des réseaux de gènes impliqués dans la migration des lymphocytes T, l’équipe de l’ICM vient de mettre en évidence 5 nouveaux groupes de gènes associés à une prédisposition à la SEP. Cette découverte souligne les bases génétiques de l’efficacité de certains traitements existants et représente une mine d’informations pour de futures cibles thérapeutiques.
Sclérose en plaques : schéma d’un processus de démyélinisation de la sclérose en plaques (SEP). © Inserm/Koulikoff, Frédérique
Références :
V Damotte, L Guillot-Noel, N A Patsopoulos, L Madireddy, M El Behi, International Multiple Sclerosis Genetics Consortium, Wellcome Trust Case Control Consortium 2, P L De Jager, S E Baranzini, I Cournu-Rebeix and B
Une équipe de l’ICM vient de mettre en évidence des interactions de gènes favorisant le développement de la sclérose en plaques (SEP). Ces travaux, publiés dans la revue Genes and Immunity, ouvrent de nouvelles voies de recherche thérapeutique.
La sclérose en plaques (SEP) est une maladie du système nerveux central dans laquelle le système de défense (système immunitaire), habituellement impliqué dans la lutte contre les virus et les bactéries, s’emballe et attaque les propres éléments de l’individu. Dans le cas de la SEP, la réaction inflammatoire détruit la gaine de myéline protectrice qui entoure les prolongements des neurones (les axones). Cette protection a pour but principal d’assurer une conduction rapide de l’influx nerveux afin que l’information partant du cerveau puisse atteindre rapidement les muscles, et elle permet également de nourrir le neurone et son axone. Des attaques inflammatoires répétées vont altérer le transfert des informations et entraîner des troubles moteurs (difficultés à la marche en particulier), des troubles sensitifs (modification de la sensation du chaud-froid, du toucher, fourmillements, etc.), des troubles de l’équilibre, des troubles visuels ou urinaires. Aujourd’hui, 60 000 à 75 000 personnes seraient atteintes de la SEP et on estime à 2 500 le nombre de nouveaux cas par an en France touchant deux femmes pour un homme majoritairement entre 20 et 40 ans.
La SEP est une maladie multifactorielle c’est-à-dire que son développement est favorisé par l’association de plusieurs facteurs génétiques et environnementaux. L’équipe d’Isabelle Cournu-Rebeix et Bertrand Fontaine, chercheurs à l’ICM, vient de montrer l’implication de nouvelles molécules dans le développement de la SEP. Publiée dans la revue Genes and Immunity, ces travaux montrent le rôle des molécules impliquées dans les processus de migration des cellules du système immunitaire (lymphocytes T) dans le cerveau. L’entrée des lymphocytes T dans le cerveau est une étape cruciale dans le développement de la SEP et constitue une cible privilégiée des traitements actuels. En effet, en bloquant la migration des lymphocytes T vers le système nerveux, on diminue la dégradation de la gaine de myéline, favorisant sa réparation et la restauration des fonctions nerveuses.
Grâce à cette analyse des réseaux de gènes impliqués dans la migration des lymphocytes T, l’équipe de l’ICM vient de mettre en évidence 5 nouveaux groupes de gènes associés à une prédisposition à la SEP. Cette découverte souligne les bases génétiques de l’efficacité de certains traitements existants et représente une mine d’informations pour de futures cibles thérapeutiques.
Sclérose en plaques : schéma d’un processus de démyélinisation de la sclérose en plaques (SEP). © Inserm/Koulikoff, Frédérique
Références :
V Damotte, L Guillot-Noel, N A Patsopoulos, L Madireddy, M El Behi, International Multiple Sclerosis Genetics Consortium, Wellcome Trust Case Control Consortium 2, P L De Jager, S E Baranzini, I Cournu-Rebeix and B