Tysabri
Tysabri (natalizumab) est un type de protéine, appelée « anticorps monoclonal », qui est obtenue par génie génétique (série de techniques utilisées pour réunir des segments d’ADN), à partir de lignées de cellules de mammifères.
Tysabri est le premier agent d’une classe de médicaments appelés « inhibiteurs sélectifs des
molécules d’adhésion ».
Chez les patients atteints de SP, les cellules T, qui sont responsables de l’inflammation, adhèrent à la barrière hémato-encéphalique, grâce à des «molécules adhérentes », les intégrines alpha 4, afin d’entrer dans le système nerveux central. Tysabri se lie aux intégrines alpha 4 et empêche de ce fait les cellules T de pénétrer dans le système nerveux central pour participer à la réaction inflammatoire et s’attaquer à la myéline (gaine isolante qui protège les fibres nerveuses et favorise leur bon fonctionnement).
INDICATIONS ET USAGE CLINIQUE
Santé Canada a homologué Tysabri en 2006 pour le traitement de la forme cyclique (poussées-rémissions) de SP, dans le but de diminuer la fréquence des poussées de SP, de freiner la progression de la maladie et de réduire le nombre et le volume des lésions cérébrales mises en évidence par l’imagerie par résonance magnétique (IRM).
Tysabri est indiqué en monothérapie (autrement dit, il ne doit pas être associé à d’autres traitements de la SP). Il est généralement recommandé chez les
personnes atteintes de SP qui ne répondent pas bien aux autres traitements modificateurs de l’évolution de la SP ou qui ne les tolèrent pas. Ces restrictions sont dues au fait que le traitement par Tysabri augmente le risque de leucoencéphalopathie multifocale progressive (LEMP).
La LEMP est une affection cérébrale rare causée par une infection à virus JC. Elle peut entraîner de sévères
incapacités, voire la mort. Cette maladie survient généralement chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli. On a signalé trois cas de
LEMP dans les essais cliniques menés sur Tysabri. Deux de ces patients sont décédés : le premier suivait un traitement associant Tysabri et Avonex ; le second était atteint de la maladie de Crohn et prenait des immunosuppresseurs (médicaments qui affaiblissent le système immunitaire). Dix autres cas de LEMP
ont été rapportés jusqu’à maintenant (juillet 2009).
On a estimé que le risque de LEMP était de 1 pour 1000 (0,1 pour cent) chez des personnes traitées par
Tysabri pendant une période de 18 mois18. Une vaste étude (TYGRIS) en cours a pour but de mesurer le risque de LEMP chez les personnes traitées par le natalizumab en monothérapie durant plusieurs années. Il n’existe aucun traitement contre la LEMP. Les fabricants de Tysabri recommandent aux patients qui prennent ce médicament de s’inscrire au Programme de soins Tysabri,
au 1 888 827-2827.
DOSE
La dose de Tysabri recommandée est de 300 mg toutes les 4 semaines.
ADMINISTRATION
Tysabri est administré par perfusion intraveineuse (injection lente et continue dans une veine) par un professionnel de la santé dans un centre de perfusion.
EFFETS INDÉSIRABLES
Les effets indésirables graves qui sont survenus le plus souvent sont les réactions allergiques (éruptions cutanés, oedème, difficulté à respirer). On a signalé trois cas de LEMP; deux des patients sont morts. Le traitement par Tysabri a également été associé à des réactions liées à la perfusion (maux de tête, étourdissements, fatigue, éruptions cutanées). Parmi les effets indésirables moins fréquents, mentionnons l’anémie, la toux, les crampes musculaires et la dépression.
Le traitement par Tysabri (natalizumab) a été associé à l’accroissement du risque de leucoencéphalopathie multifocale progressive (LEMP), maladie potentiellement invalidante ou fatale. Les professionnels de la santé doivent suivre de près les personnes traitées par Tysabri afin de déceler tout signe ou symptôme évocateur de la LEMP.
Le cas échéant, le traitement doit être cessé immédiatement.
ANTICORPS NEUTRALISANTS
Certaines personnes traitées par Tysabri développent des anticorps neutralisants. L’augmentation du nombre d’anticorps dirigés contre Tysabri a été associée à une diminution de l’efficacité du traitement et à une augmentation du risque de réactions d’hypersensibilité et (ou) de réactions liées à la perfusion (frissons, nausées/vomissements et bouffées vasomotrices).
Il convient d’effectuer des tests de dépistage d’anticorps, si on soupçonne qu’il y a eu production d’anticorps neutralisants. Ce phénomène peut être passager, mais s’il persiste, il faut envisager de cesser le traitement par Tysabri.
NUMÉRO D’IDENTIFICATION DU MÉDICAMENT
02286386