Lara Jeu 14 Mar 2013 - 19:06
Premier épisode
8 janvier 2013:
Je viens à Bâle pour la 3ème fois, après un entretien de sélection en septembre et une visite pour examens divers le 19 décembre 2012.
Comme d'habitude, le trajet du train jusqu'à l'hôtel me semble long, malgré les système de tram très bien fait. J'arrive encore à marcher sans boiter, mais me sens quand-même fortement handicapée par la raideur de mes jambes, les douleurs dans les articulations, dans les genoux et au bout d'un moment de marche aussi dans les épaules. L'équilibre n'est pas au top non plus, surtout quand il fait nuit.Tout le monde me dépasse, même les mémés. Heureusement, l'hôtel se trouve en face de l'hôpital.
9 janvier:
RDV à L'hôpital à 8h, examens de sang, ECG, tension
La perfusion est prévue pour 11h, mais la pochette de produit se perd dans les méandres du service, est retrouvé finalement. A 13h, c'est le grand moment: début de la perf.
A partir de ce moment-là, prises de tension, de sang, ECG toutes les heures.
Je passe la nuit à l'hosto, avec une infirmière de nuit, venue exprès pour me surveiller.
10 janvier
A 13 h, 24 h après le début de la perf, c'est la sortie.
Comme la prochaine visite de contrôle a lieu deux jours plus tard, je reste à Bâle et commence la partie touristique de ce voyage par une visite du musée Tinguély. C'est un très beau musée, les objets exposés sont vraiment rigolos.
Mais moi, je me traîne, toujours à la recherche d'un endroit pour m'asseoir, jalouse de tous les visiteurs qui passent allègrement et pour lesquels marcher fait simplement partie des choses qu'on fait sans réfléchir. Certains semblent faire la gueule en plus! Mais ne se rendent-ils pas compte de la chance qu'ils ont? Et ben non! J'envie même un mec en fauteuil roulant. Lui, au moins, peut profiter de l'expo et n'a pas à subir cette fatigue surhumaine pour aller de a à b. Au bout de 2 heures, je rentre en bus et m'offre un dîner chez l'Indien à coté de h'hôtel. Je suis contente de ma journée, malgré tout.
11 janvier
Je passe le vendredi à découvrir Bâle, surtout en bus, c'est plus confortable. Le soir, je vais au ciné voir "Love is all you need." Le personnage principal y trouve l'amour malgré sa maladie chronique (cancer). C'est rassurant! Le petit bout de rue piétonne que je dois prendre pour atteindre l’arrêt de tram me semble encore plus long qu'à l'allée , mais finalement, je retrouve mon hôtel et mon lit.
12 janvier
Le RDV est à 10 h, mais je me lève quand même assez tôt pour faire mes exercices de yoga et de gym.
C'est pendant le yoga que je m'en aperçois: quelque chose a changé. Je fais les étirements avec beaucoup plus de facilité. Assise, j'arrive à allonger le torse sur ma jambe tendue, sans forcer et quasiment sans douleur. Je me raisonne. Le produit ne peut pas faire de l'effet aussi vite, si j'ai reçu le produit et non pas le placebo.
Plus tard, dans la rue et dans les couloirs de l'hôpital, j'ai toujours l'impression d'une plus grande souplesse dans les muscles, ce qui améliore la marche.
La visite de contrôle terminée, j'entame le reste de mon programme culturel avant de reprendre le train. Cette fois-ci, je visite le musée d'art de Bâle et je suis époustouflée par la beauté des toiles. J'en oublie tout le reste, et quand j'en sors, il est trois heures de l'après-midi. Je suis restée presque 4 heures debout sans avoir la moindre envie de m'asseoir.
Les douleurs sont toujours là, mais très atténuées.
A la gare, je me dépêche pour ne pas rater mon train, et je me rends compte que je marche presque aussi vite que les autres voyageurs pressés.
Dans le train, en écrivant à l'ordinateur, je sens que mes mains se désengourdissent progressivement. J'ai l'impression que quelque chose qui les rendait raides est en train de se dissoudre. A la fin du voyage, elles me semblent plus petites et je crains que mes gants seront trop grandes maintenant.
Je ne peux toujours pas croire que ça vient du médicament.
Arrivée à la gare du Nord, j'ai tout le quai à remonter, car les wagons de 2nde classe sont en queue de train . Je fais des grands pas, c'est presque un plaisir de marcher.
Les jours suivants, je ne dis rien de ce que je ressens.
Il est trop tôt pour crier victoire...
16 et 23 janvier
Je retourne à Bâle pour des visites de routine, et malgré la pluie, le froid et quelques problèmes liés à une carte bleue mangée par un distributeur, mon moral est au beau fixe.
Je marche dans la ville en regardant les bâtiments, les gens, et non pas mes pieds. J'y pense déjà plus, à mes pieds,à mes douleurs, trop occupée à découvrir Bâle et à
trouver des cafés sympas.
A Fontainebleau, je fais beaucoup lus de trajets à pied. Je range à la maison, m'occupe de tout ce que j'ai négligé pendant des années. Je suis bien moins fatiguée. J'ai envie de bouger, de sortir...
La suite demain Bon soir!
Lara